A017 - Tue 14 May 2019 / Mar 14 mai 2019

STANDING COMMITTEE ON GOVERNMENT AGENCIES

COMITÉ PERMANENT DES ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX

Tuesday 14 May 2019 Mardi 14 mai 2019

Subcommittee report

Intended appointments

Mr. Pierre Riopel

Ms. Simone Thibault

 

The committee met at 0900 in committee room 1.

Subcommittee report

The Chair (Mr. John Vanthof): I’d like to call this meeting to order. The first item of business this morning is the subcommittee report dated May 9, 2019. We’ve all seen the report in advance, so could I please have a motion? Mr. Natyshak.

Mr. Taras Natyshak: I move adoption of the subcommittee report on intended appointments dated Thursday, May 9, 2019, on the order-in-council certificate dated May 3, 2019.

The Chair (Mr. John Vanthof): Any further discussion? Seeing none, I’d like to call for a vote. All in favour of the subcommittee report? Opposed? That is carried.

Intended appointments

Mr. Pierre Riopel

Review of intended appointment, selected by official opposition party: Pierre Riopel, intended appointee as member, Provincial Advisory Committee on Francophone Affairs.

The Chair (Mr. John Vanthof): The next issue on our docket today: We have Pierre Riopel, nominated as member of the Provincial Advisory Committee on Francophone Affairs. Would you please come forward, Monsieur Riopel? Bienvenue.

M. Pierre Riopel: Merci beaucoup.

The Chair (Mr. John Vanthof): As you may be aware, you have the opportunity, should you choose to do so, to make an initial statement. Following this, there will be questions from members of the committee. With that questioning, we will start with the official opposition, followed by the government, with 15 minutes allocated to each recognized party. Any time you take in your statement will be deducted from the time allotted to the government. The floor is yours. Welcome.

M. Pierre Riopel: Bonjour, and good morning. Thank you, Mr. Chair and members of the standing committee. Thank you for your invitation, and I’m very, very glad to be here. It has been a long time since I’ve been to the Legislature.

As I have submitted my application for the Provincial Advisory Committee on Francophone Affairs, I will be alternating between English and French in my remarks, but keep in mind that I’d be glad to answer questions in either language.

Je suis Franco-Ontarien. Je suis né à Brampton et j’ai vécu mon enfance à Penetanguishene. J’ai complété mes études élémentaires et secondaires à Sudbury, où mes racines sont profondes. J’ai fréquenté l’Université d’Ottawa et l’Université de Toronto.

Enseignant de profession, j’ai exercé ce métier pendant une dizaine d’années. Par la suite, j’ai occupé le poste de professeur adjoint à la formation initiale à l’enseignement à l’École des sciences de l’éducation de l’Université Laurentienne de Sudbury. De retour dans le milieu scolaire, j’ai occupé les postes de direction d’école secondaire, de surintendant et de directeur de l’éducation. Et en fin de carrière, j’ai assumé la présidence du Collège Boréal.

These roles have given me a unique perspective on Ontario’s education system. I am convinced of the importance of a solid education and training system, a system that prepares “good neighbours,” as one of my former colleagues would say.

Je suis à la retraite depuis 2016. Après avoir vécu un parcours professionnel riche et varié, il était temps de définir mon engagement d’une autre façon. Donc, après un peu de recul, j’ai fait savoir à quelques contacts que j’étais prêt à poursuivre mon engagement auprès de ma communauté, de ma province, de mon pays.

J’ai continué mon implication au sein du Conseil des régents de l’Université de Sudbury, membre de la fédération Laurentienne.

Parmi mes autres engagements, je me permets de souligner ma participation au Conseil d’administration de l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation, l’OQRE ou « EQAO », et au Conseil pour l’articulation et le transfert—Ontario, entre autres.

Further, from 2017 to 2019, I was a member of the federal Judicial Advisory Committee. This committee recommends candidates for appointment to the bench to the Minister of Justice.

At this new juncture in my life, I look forward to my continued involvement in the public sphere. When I was apprised of this opportunity, I was immediately interested. I also asked myself the following questions: Why would I submit my candidacy as a member of the Provincial Advisory Committee on Francophone Affairs? What would I have to contribute to this committee? My response, basically, is threefold.

Tout d’abord, j’apporte une vaste expérience dans le domaine de l’éducation. J’ai la profonde conviction du lien à faire entre l’éducation secondaire et postsecondaire et le monde du travail.

À titre d’ancien président du Collège Boréal—de 2013 à 2016—permettez-moi de vous faire part d’une réussite dont je suis particulièrement fier. Depuis 1998, le gouvernement de l’Ontario a chargé les collèges de recueillir et de transmettre les données sur le rendement ayant trait à cinq domaines : la satisfaction des diplômés, la satisfaction des étudiants, la satisfaction des employeurs, le taux d’obtention d’emploi, et le taux d’obtention de diplôme.

In April 2016, Colleges Ontario, the advocacy organization for Ontario’s 24 colleges, published the KPIs, the key performance indicators, for 2015-16. The results were without precedent. Collège Boréal came first for four of the five main indicators. The proof is in the pudding, as one says, but this was definitely historical. Of course, such results mean teamwork, and Collège Boréal’s team is second to none.

The KPI data are used by colleges to demonstrate their achievements and to identify where changes could be made to programs and services to better meet the needs of students and employers.

En second lieu, mes compétences et mes connaissances dans les domaines de la gouvernance et de la gestion pourraient certainement être mises à profit au comité. Dans le secteur postsecondaire, spécifiquement, j’ai été professeur, administrateur et membre de conseils d’administration, ce qui me donne une perspective véritablement unique.

Troisièmement, je connais à fond ma province et j’aime ma province. Dans l’exercice de mes fonctions professionnelles et dans ma vie personnelle, j’ai eu le privilège de voyager partout en province et d’apprendre à connaître les Ontariens et les Ontariennes de Hawkesbury à Windsor, de Mattawa à Thunder Bay, de Hearst à Welland. Je connais sa géographie, je connais son histoire, je connais sa réalité.

Le mandat du Comité consultatif provincial sur les Affaires francophones est de conseiller la ministre sur l’élaboration de stratégies, de priorités et de programmes qui touchent la communauté francophone de l’Ontario et sur la planification et la prestation de services gouvernementaux en français. Autrement dit, le rôle du comité est d’offrir de judicieux conseils à la ministre des Affaires francophones.

J’ai hâte de servir les résidents de l’Ontario à titre de membre du Comité consultatif provincial sur les Affaires francophones.

I look forward to serving my province as a member of this advisory, and I welcome your questions. Merci beaucoup. Thank you.

The Chair (Mr. John Vanthof): Merci à vous. The first round of questioning goes to the official opposition. Madame Gélinas.

Mme France Gélinas: Bonjour, Pierre. Je vous remercie d’être ici. On va se tutoyer; on se connaît bien.

M. Pierre Riopel: Tout à fait.

Mme France Gélinas: Ma première question c’est : tu as mentionné brièvement que lorsque tu as vu—est-ce que tu as vu une annonce, ou est-ce quelqu’un qui t’as appelé? Comment est-ce que tu as su que ce poste était ouvert?

M. Pierre Riopel: C’est-à-dire que j’avais vu l’annonce parce que j’ai suivi ça attentivement. À la retraite, je me cherchais évidemment des défis à relever.

Je vais vous partager que c’est une fierté pour moi aussi d’avoir un de mes anciens élèves, alors que j’enseignais dans une école secondaire ici à Toronto, qui travaille au bureau de Mme Mulroney et puis qui a communiqué avec moi pour me dire : « Il aurait cette opportunité-là. Veux-tu y penser? » Alors, je pense que c’est une question, peut-être, d’avoir une représentativité du Nord, et on comprend un peu comment ça fonctionne.

Donc, ç’a été un petit peu des deux.

Mme France Gélinas: Un petit peu des deux? OK, ça va. Puis tu comprends que ton rôle—tu l’as bien défini : tu vas donner des conseils pour l’élaboration de stratégies, l’élaboration de priorités, etc.

M. Pierre Riopel: C’est ça.

Mme France Gélinas: Si on regarde au niveau de l’éducation, un niveau que tu connais bien—et je commence avec les niveaux primaire et secondaire. Si tu avais à nous dire quelles sont les priorités, quelles sont les stratégies—on va commencer par les plus urgentes, puis après ça les plus importantes.

M. Pierre Riopel: Je te dirais—et merci qu’on se tutoie; c’est beaucoup plus facile—probablement que c’est l’accessibilité dans certaines communautés. Ce que je veux dire par là c’est qu’il y a beaucoup de travail qui a était fait dans les dernières années à l’accessibilité, autant aux écoles catholiques qu’aux écoles publiques. Moi, j’ai travaillé dans un conseil public pendant plusieurs années, et il y a encore une question d’accessibilité à l’éducation publique dans certaines communautés qui sont peut-être beaucoup plus petites, éloignées des grands centres. Je pense que ça, c’est un dossier qui doit être adressé.

Mme France Gélinas: Quand tu regardes le financement dans les écoles et que tu compares les écoles francophones aux écoles anglophones, est-ce que tu dirais que les ressources, leur financement, leur permet d’être équitables, permet d’être égales, ou s’il y a encore un déficit par rapport aux écoles qui enseignent en français?

M. Pierre Riopel: Je pense que dans les écoles de langue française et les écoles franco-ontariennes de la province, on a toujours été très débrouillard et puis très innovateur. On a toujours trouvé des solutions. Je pense, par exemple, à un projet qui s’appelait SAMFO, donc de rendre accessible, dans une formation au secondaire, par exemple, certains cours qui ne l’auraient pas été autrement, par l’entremise de la technologie

Tu as parlé tantôt de l’équité, d’être équitable. Je dirais que oui, en sachant qu’il y a quand même la réalité que l’éducation en langue française, c’est plus coûteux en ce qui à trait, par exemple, aux ressources. On s’est donné de bons outils, de bonnes institutions comme le CFORP, par exemple, qui produit des ressources pour les écoles de langue française. Je pense que, encore une fois, c’est très innovateur—et ça date de longtemps, le CFORP. Je dirais que, de façon générale, oui, ça va, mais, évidemment, je dirais qu’il pourrait y avoir des améliorations du côté de l’éducation en langue française où, parfois, les ressources coûtent un petit peu plus cher.

0910

Dans certains dossiers, comme l’enfance en difficulté, par exemple, ce n’est pas toujours évident. Je sais qu’on est toujours à la recherche de spécialistes formés qui peuvent offrir leurs services en français aux jeunes dans les écoles élémentaires et secondaires.

Mme France Gélinas: Si on passe au niveau collégial et universitaire—on va commencer par le niveau collégial. Même question : qu’est-ce que tu vois comme priorité et qu’est-ce que tu vois comme ce qui est le plus urgent?

M. Pierre Riopel: Priorité : accessibilité—accessibilité aux programmes. C’est aussi clair que ça pour moi. Quand on regarde les rapports qui ont été déposés dans les derniers 10, 12 et même 15 ans, l’accessibilité à l’éducation en français au collégial, par exemple, dans le sud de la province, on a encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de chemin à faire. Il y a des programmes qui ne sont pas nécessairement offerts dans la région. Je sais que quand j’étais au Collège Boréal, on travaillait fort là-dessus. On a mis en place—et puis, ils l’ont fait aussi depuis mon départ—Boréal en ligne, pour que les gens puissent avoir accès à de la programmation sans nécessairement se déplacer.

Mon exemple, c’est toujours que quelqu’un, par exemple, qui est à Chapleau et qui doit avoir accès à une formation ou une formation professionnelle ne peut pas nécessairement se déplacer pour se rendre à Sudbury ou se rendre à Toronto. On a trouvé, comme solution, en ligne. C’est une solution, mais il y a encore beaucoup de programmes qui ne sont pas offerts en français, mais qui sont offerts en anglais. Ça, je pense que c’est un défi particulier.

Mme France Gélinas: Et tu vois ça comme une priorité.

M. Pierre Riopel: Oui.

Mme France Gélinas: Tu étais là lorsque l’énoncé économique d’automne a été fait, où on a appris que l’université franco ne serait pas financée et ne continuerait pas. Tu es bien connecté à la communauté francophone; comment décrirais-tu la réponse de la communauté francophone face à cette annonce?

M. Pierre Riopel: Ce que j’ai vu, parce que je suis assez branché dans les réseaux sociaux, c’est vraiment de la consternation de façon générale face à cette question-là. Je pense que les gens y avaient mis beaucoup d’espoir. Puis il y a une décision qui a été prise.

Maintenant, je sais qu’il y a beaucoup de travail qui a été fait depuis ce temps-là. Je pense que le projet, il est toujours là. Il n’est pas mort, à mon avis, mais, comme on dit par chez nous, il n’est peut-être pas fort tout de suite. Je pense que ça répond à un besoin, spécifiquement dans le centre-sud-ouest, que je connais aussi très, très bien. En tout cas, il est là, il est en veilleuse, et puis je sais que le travail se continue de ce côté-là dans ce dossier-là.

Mme France Gélinas: Dans ton rôle comme membre du comité aviseur à la ministre pour l’élaboration de stratégies de priorité, est-ce que tu vois l’université franco comme une stratégie, comme une priorité?

Ms. Natalia Kusendova: Point of order, Chair.

The Chair (Mr. John Vanthof): Yes, Ms. Kusendova?

Ms. Natalia Kusendova: Thank you, Chair. I don’t believe this line of questioning is relevant to the appointment of Mr. Pierre Riopel.

The Chair (Mr. John Vanthof): I would disagree and say it is relevant for someone who is to be on a committee representing francophone affairs. These are questions that are very important to francophones.

Continue.

Mme France Gélinas: Veux-tu que je répète?

M. Pierre Riopel: Brièvement, oui, juste pour me ramener dans le contexte.

Mme France Gélinas: Donc je t’ai demandé quelle était la réponse de la communauté; tu l’as bien décrite. Là, je te demande—tu vas avoir un rôle à jouer pour aviser la ministre. Est-ce que, selon toi, l’université franco fait partie des stratégies, des priorités, dont ce comité devrait parler?

M. Pierre Riopel: C’est ça. Donc, en toute transparence, je vous partage que je suis président du conseil d’administration de l’Université de Sudbury, qui est une université fédérée à la Laurentienne. Je vous dis ça comme ça en toute franchise.

Moi, je répondrais en disant que toute initiative du côté de l’éducation et de la formation universitaire qui va faire la promotion et qui va permettre l’agrandissement de l’offre de programmes—donc, dans ce cas-là, on parle de la création de l’Université de l’Ontario français ou même à l’intérieur des établissements bilingues en province—tout agrandissement, à mon avis, est bénéfique à la communauté franco-ontarienne, et non seulement à la communauté franco-ontarienne, mais à l’ensemble de la communauté ontarienne, à l’ensemble de la province. Alors je vais mettre ça dans une grande, grande, grande enveloppe, mais je pense que ça a un rôle précis à jouer là-dedans.

Mme France Gélinas: OK. Un peu la même ligne de pensée, mais par rapport au Commissariat aux services en français : au mois de novembre, même chose, l’énoncé économique nous dit que le bureau du commissaire aux services en français n’existera plus et que les plaintes seront maintenant à l’ombudsman. Comment décrirais-tu la réaction de la communauté francophone face à cette annonce?

M. Pierre Riopel: Encore une fois, je vais utiliser le terme « la consternation ». Je dirais que les gens étaient vraiment déçus. Pour certaines personnes, c’était inconcevable que cette décision ait été prise. C’est ce que j’ai compris, moi, de la réaction de la communauté franco-ontarienne.

Mme France Gélinas: OK. Et maintenant, si on regarde le rôle du comité, et ton rôle comme membre de ce comité-là, face à un Commissariat aux services en français, comment vois-tu se rapatrier les deux?

M. Pierre Riopel: Je pense que ça dépend des questions qui vont nous être adressées, comme membres du comité. Ce que j’ai compris, c’est que les responsabilités du commissariat passaient au Bureau de l’ombudsman. Encore une fois, en toute transparence, oui, par le passé, moi, j’ai déposé des plaintes directement au bureau du commissariat. J’ai encore à déposer une plainte au Bureau de l’ombudsman. Alors je ne sais pas comment la transition s’est opérée.

Mme France Gélinas: C’est quelque chose à voir. On a également—je ne sais jamais comment dire ça—« estimates », en français, qui viennent d’être rendus publics. On a vu qu’il y a un million de dollars de moins, ce qui signifie à peu près 15 % du budget de l’Office des affaires francophones qui a été coupé depuis l’année dernière à cette année. Je veux juste savoir, si tu étais pour aviser la ministre, à savoir comment on gère ça : quelles sont les priorités et quelles sont les stratégies pour gérer ça?

M. Pierre Riopel: Je pense que si on veut s’assurer de l’agrandissement des services en français dans notre province, il faut qu’il y ait des fonds qui leur soient accordés également. Je pense qu’il y a une distinction aussi peut-être à faire entre le côté politique d’un dossier comme celui-là et puis le côté d’offrir des suggestions et d’offrir des conseils à la ministre. Moi, j’aurais tendance à dire que je préférerais, évidemment—je vais le dire de façon positive—qu’on y accorde des sommes en vue d’assurer les services en français de la part du ministère des Affaires francophones.

Mme France Gélinas: Tu as décrit la réaction de la communauté francophone comme « consternation » quand on parle de l’université franco et lorsqu’on parle des changements par rapport au commissaire. Quelles priorités te viennent en tête pour un peu changer la relation entre le gouvernement et les francophones? En ce moment, si tu avais à décrire cette relation-là, tu la décrirais comment? Puis, si tu étais pour l’améliorer, tu commencerais par quoi?

M. Pierre Riopel: Les deux choses qui me viennent en tête, si j’ai à décrire la relation—malheureusement, j’aurais tendance à dire qu’elle n’est pas très positive. D’ailleurs, c’est ce que je vois, moi, dans les médias sociaux. Comme stratégie immédiate, je pense que c’est d’informer et de communiquer. Ça peut paraître très, très, très simpliste, mais je pense que parfois on perd des messages dans le domaine des médias sociaux. Autant qu’on dit que c’est un merveilleux moyen de communications, je pense que la question d’informer et puis de se dire les vraies choses aurait des conséquences positives dans l’ensemble de la communauté ontarienne et spécifiquement dans la communauté franco-ontarienne.

Mme France Gélinas: Si on était pour parler des meilleurs intérêts de la communauté francophone, en ce moment, est-ce que la communauté francophone perçoit le gouvernement comme travaillant vers les meilleurs intérêts de la communauté francophone, selon ta perception de la francophonie en Ontario?

M. Pierre Riopel: C’est toute une question.

Mme France Gélinas: Oui. Elles vont être de plus en plus difficiles, le plus proche de 15 minutes qu’on approche.

M. Pierre Riopel: OK. J’ai bien compris.

Encore une fois—c’est mon interprétation, et puis d’essayer de tâter le pouls des gens—moi, je dirais que la relation n’est pas très saine présentement. Elle n’est vraiment, vraiment pas très positive, et je pense qu’il y a du travail à faire là-dessus. Ce qu’on entend—puis, je comprends tout à fait qu’il y a des responsabilités financières, mais il y a aussi une responsabilité envers cette communauté, qui est quand même une communauté qui est là—on l’a célébré il y a quelques années—depuis 400 ans. Donc, je pense qu’il y a peut-être une analyse un petit peu plus poussée des retombées que pourraient avoir certaines décisions prises dans le dossier des affaires francophones.

0920

Mme France Gélinas: On a parlé beaucoup de l’éducation. Tu es expert dans le sujet; il n’y a pas à passer à côté. Si tu étais pour identifier la deuxième et la troisième priorité de la communauté francophone, à l’extérieur de l’éducation, tu te dirigerais vers quoi?

M. Pierre Riopel: Je pense qu’il y en a deux. Un domaine que tu connais également très, très bien, c’est le domaine de la santé. Là où il y a des droits qui sont acquis, au niveau des services de santé en français, peu importe l’organisation—donc un hôpital, un centre de santé, par exemple—je pense qu’il faut s’assurer du maintien et puis d’agrandir ces services-là.

Du côté de la justice—parce que, depuis quelques temps, et j’en ai parlé tantôt, je siège au comité consultatif de la magistrature—je pense que la question de l’accès à la justice et de l’accès à la justice en français, ça aussi, c’est excessivement important.

Quand on est dans des situations vraiment très difficiles comme ça, des situations de défis de santé, dans des questions juridiques ou légales, je pense qu’on fait appel à notre langue première. Je dirais que, à part l’éducation, la santé et la justice seraient prioritaires.

Mme France Gélinas: C’est intéressant que tu as commencé en disant « en maintenant les acquis ». On sait qu’il y aura de gros changements. Le projet de loi 74, dans la santé, va amener des gros changements : les RLISS n’existeront plus, nous aurons une nouvelle formation, Santé Ontario, nous aurons des nouvelles équipes de santé—

Ms. Natalia Kusendova: Point of order.

The Chair (Mr. John Vanthof): Ms. Kusendova?

Ms. Natalia Kusendova: I believe now we are in a completely different subject: health. I’m not sure how this is relevant to the point.

The Chair (Mr. John Vanthof): The time is up, but I would like to comment that, for someone who is being appointed to advising for francophone affairs, I don’t believe that was out of order. But the time for questioning is up, so we’re going to go to the government side.

Mme France Gélinas: Tu as survécu, Pierre.

M. Pierre Riopel: Merci.

The Chair (Mr. John Vanthof): Ms. Kusendova.

Mme Natalia Kusendova: Bonjour.

M. Pierre Riopel: Bonjour.

Mme Natalia Kusendova: Merci d’être avec nous aujourd’hui, monsieur Pierre Riopel. Merci pour votre déposition ce matin. Moi aussi, j’aime ma province, alors je suis très heureuse que vous êtes avec nous et que vous ferez partie de ce comité.

J’aimerais vous remercier pour votre service à travers les années dans votre communauté, mais spécifiquement au service de l’éducation. Est-ce que vous pourriez développer, en plus de détail, le parcours que vous avez fait en servant les Ontariens et les Ontariennes?

M. Pierre Riopel: Oui, absolument. Je ne suis pas allé en détail dans mes commentaires parce que je pense que vous avez probablement reçu de la documentation et mon CV. J’ai fait un parcours très traditionnel dans le domaine de l’éducation, sauf les dernières années. Donc, j’ai été enseignant, j’ai été chef de secteur et j’ai été directeur adjoint par intérim d’une école. J’ai enseigné la formation en enseignement. J’ai été directeur, surintendant et directeur de l’éducation. Et, là, tout d’un coup, je suis allé vers le collégial, je pense, pour avoir une vue complète. Un élève qui quitte l’élémentaire, qui se rend au secondaire et qui se rend au collégial, c’est tout un parcours. C’est tout un chemin. Alors, ça m’a donné justement cette perspective-là.

Ce que j’ai contribué aux Ontariens—et je suis très, très fier de ça. On a un excellent système d’éducation, et puis les investissements—pas juste les investissements financiers, mais les investissements humains qu’on met là-dedans—on en voit les retombées, souvent, une quinzaine d’années plus tard ou vingt ans plus tard, parce que nous vivons dans une société qui est quand même « good order and government ». Le système d’éducation, à mon avis, fait partie de cette réalité-là.

Ce dont je suis probablement le plus fier lorsque j’étais au Conseil scolaire public du Grand Nord de l’Ontario, par exemple, c’est l’ouverture d’une école de langue française à Sault Ste. Marie. On comprend que si on retourne au début des années 1990, les relations franco-anglaises n’étaient peut-être pas très, très bonnes dans la communauté de Sault Ste. Marie. Mais plusieurs années plus tard, on a ouvert une école élémentaire publique. Aujourd’hui, on se retrouve avec un peu plus d’une centaine d’élèves. Alors, je suis vraiment très fier de ça. Je suis fier d’avoir été à la direction de l’éducation du conseil scolaire de langue française, le premier dans le nord de l’Ontario à avoir ouvert le bac international, par exemple. Alors, ça, pour moi, ce sont des investissements dans nos communautés qui nous permettent, autant francophones qu’anglophones, de prendre la place qui nous revient.

Mme Natalia Kusendova: Oui. Vraiment, votre parcours est très, très impressionnant. Comme vous le savez, notre gouvernement s’engage à protéger ce qui compte le plus dans le domaine de l’éducation et dans le domaine de la santé. Alors, comme vous le savez, le mandat du comité consultatif est de conseiller la ministre quant à l’élaboration des stratégies et des priorités des programmes qui touchent la communauté francophone en Ontario et quant à la planification et la prestation de services gouvernementaux en français.

M. Pierre Riopel: C’est ça.

Mme Natalia Kusendova: Alors, pourriez-vous décrire comment votre expérience dans le domaine de l’éducation sera utile pour aider les travaux du comité?

M. Pierre Riopel: Je pense que, essentiellement, c’est d’avoir appris à connaître, et connaître très bien, la province. Je reviens au point que j’ai soulevé tantôt: je connais bien le sud de l’Ontario. Je connais très bien le nord de l’Ontario. Je connais bien l’Est. Quand on connaît les communautés, quand on connaît la réalité de chacun de ces coins de la province, je pense que ça vient enrichir mes contributions. Ça, c’est définitivement un des éléments que j’apporte.

L’autre, c’est d’avoir eu l’expérience, justement, de gestionnaire d’un conseil scolaire, donc, de comprendre c’est quoi des budgets, de comprendre comment fonctionnent des politiques, de lire des règlements, de lire des lois, de les interpréter. Je pense que ce sont des compétences que j’apporte au comité, ces expertises plutôt professionnelles.

Mme Natalia Kusendova: Alors, vous avez mentionné que vous travaillez à l’Université de Sudbury.

M. Pierre Riopel: Je suis membre du conseil d’administration. C’est du bénévolat.

Mme Natalia Kusendova: OK. Alors, est-ce que vous êtes au courant que notre gouvernement, dans le budget de 2019, a annoncé un plan d’action pour améliorer l’accès à la justice en français à Sudbury?

M. Pierre Riopel: Tout à fait.

Mme Natalia Kusendova: Est-ce que vous avez des pensées à ce sujet?

M. Pierre Riopel: Toute initiative qui permet à un justiciable francophone de pouvoir se présenter devant un juge et de faire entendre sa cause en français, je m’en réjouis. Je vais dire ça de cette façon-là.

Je sais qu’une initiative semblable a été mise en place à Ottawa, et puis je suis tout à fait ravi de voir ce genre d’initiative se multiplier. Alors, je sais qu’il y a d’autres communautés qui accueilleraient très, très bien ce genre d’initiative.

Mme Natalia Kusendova: Merci beaucoup.

The Chair (Mr. John Vanthof): Ms. Ghamari.

Mme Goldie Ghamari: Merci beaucoup, monsieur Riopel, et bienvenue.

M. Pierre Riopel: Merci.

Mme Goldie Ghamari: Je vous remercie pour votre temps et pour vos réponses. Je m’appelle Goldie Ghamari. Je suis députée pour la circonscription de Carleton, et j’ai seulement deux questions pour vous.

Pouvez-vous, s’il vous plaît, nous décrire votre passion pour la francophonie en Ontario, et pourquoi vous désirez servir au sein de ce comité consultatif?

M. Pierre Riopel: Les premiers mots de ma présentation ce matin, après avoir remercié le Président, et vous comme comité, étaient les mots suivants : « Je suis Franco-Ontarien. » Moi, quand je dis aux gens que je suis né à Brampton, des gens sourcillent. Ils trouvent ça drôle. Mon père était enseignant, et c’était la première place où on lui a offert un job, à Brampton High School. Mon père et ma mère se sont mariés, et c’est là où j’ai vu le jour.

Franco-Ontarien de naissance, Franco-Ontarien qui a été impliqué dans beaucoup, beaucoup de dossiers à travers des années—implication au niveau de l’école secondaire, à l’université, etc. Je pense que cette connaissance de la province est ce qui me permettra d’être un membre utile et un membre informé et qui va pouvoir donner justement ses conseils judicieux à la ministre Mulroney.

Mme Goldie Ghamari: Merci. Et en tant qu’ancien président du Collège Boréal, votre rôle vous a amené à voyager à travers l’Ontario afin de rencontrer le personnel et les élèves de tous les campus du Collège Boréal. Pouvez-vous nous décrire comment ces rencontres de gens de partout en Ontario vous serviront lors du travail du comité?

M. Pierre Riopel: Vous savez, dans le domaine de l’éducation, il faut—non, il ne faut pas; on doit—se souvenir que notre rôle premier, c’est auprès des gens. Pour moi, ç’a été un privilège de rencontrer autant de gens : des étudiants, des membres du personnel. Je pense qu’en donnant un visage à la réalité franco-ontarienne, on finit par bien la comprendre. Alors, cet aspect humain, pour moi, est excessivement important. C’est une chose de fonctionner dans le papier, mais quand on rencontre les gens et on établit des relations—j’ose dire que j’ai un très bon réseau un peu partout en province. Je peux communiquer avec des gens avec qui j’ai travaillé sur différents dossiers pour avoir, des fois, aussi, leur avis sur certaines questions. Alors je pense que—en anglais on dirait « networking ». Ce réseautage, je pense qu’il est excessivement important, et c’est ce que j’apporterai à ce comité.

0930

Mme Goldie Ghamari: Merci.

The Chair (Mr. John Vanthof): Mr. Nicholls?

M. Rick Nicholls: Bonjour.

M. Pierre Riopel: Bonjour.

M. Rick Nicholls: Je pose ma question in English, s’il vous plaît.

Mr. Pierre Riopel: Very good.

Mr. Rick Nicholls: Merci. Thank you very much. Can you tell us, just briefly, how these roles will be beneficial to you—and your previous mandate on the francophone consultative committee?

Mr. Pierre Riopel: I think I’ve had a rich experience throughout my professional and my personal lives, as it were, as the leader of a college, of a school system, and I believe as a community leader as well. All of those skills and all of that knowledge that I’ve gathered throughout the years I think will be very helpful to the committee.

When one retires, you sort of wake up one morning and say, “Have I forgotten everything that I know? Have I forgotten the things that I did throughout my professional and personal life? Is that the end of it?”

So I took a couple of months off, quite honestly. My wife is the wise one in the couple.

Interjection: Most are.

Mr. Pierre Riopel: Yes, exactly.

She said, “Take a couple of months off. Think about it.” Then I sent out the feelers and I said, “I just can’t sit on all of these skills that I’ve developed throughout the years, all of this knowledge. How can I help?” That’s why I contacted a couple of the people that I knew, and within a month or two, I was involved in other groups, in other committees, and I think—I hope—that it’s been a very beneficial relationship. I feel that I’m contributing.

I said, “After retirement, I’m going to take five or six years and do that, and then I’m going to do other things.” So, right now, I’m in that stage, ready, willing and able to serve and to contribute.

Mr. Rick Nicholls: They say that retirement is another career.

Mr. Pierre Riopel: You know, I believe that.

Mr. Rick Nicholls: Thank you very much.

The Chair (Mr. John Vanthof): Merci beaucoup, monsieur Riopel. That concludes the time for questioning. You may step down.

Mr. Pierre Riopel: Excellent. Thank you so much. Merci beaucoup.

Ms. Simone Thibault

Review of intended appointment, selected by official opposition party: Simone Thibault, intended appointee as member, Provincial Advisory Committee on Francophone Affairs.

The Chair (Mr. John Vanthof): We now have Simone Thibault, nominated as member, Provincial Advisory Committee on Francophone Affairs. Would you please come forward?

Mme Simone Thibault: Bonjour.

The Chair (Mr. John Vanthof): Bienvenue. As you may be aware, you have the opportunity, should you choose to do so, to make an initial statement. Following this, there will be questions from members of the committee. With that questioning, we will start with the government, followed by the official opposition, with 15 minutes allocated to each recognized party. Any time you take in your statement will be deducted from the time allotted to the government. The floor is yours.

Ms. Simone Thibault: Merci, monsieur le Président. Good morning, committee members. Thank you for the opportunity to speak with you this morning. I’m very excited to have this opportunity to actually apply for a second mandate for public appointee for the Provincial Advisory Committee on Francophone Affairs.

Merci de m’offrir cette belle opportunité de vous rencontrer ce matin. Je suis ravie de me réessayer. Je suis acadienne de souche, de la Baie Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse, mais j’ai adopté Ottawa et la province de l’Ontario en tant que mon chez-nous en 1981, parce que je poursuivais mes études à l’Université d’Ottawa. Je suis ravie de la possibilité de faire partie du comité provincial des affaires francophones pour un deuxième mandat. J’ai beaucoup appris de ma participation au comité ces dernières années. J’ai su comprendre sa valeur ajoutée de bien aviser la ministre des Affaires francophones.

J’ai eu le privilège de travailler auprès de la communauté francophone pour la plupart de ma carrière en Ontario ces dernières 30 années. J’ai commencé ma carrière en travaillant en tant que travailleuse sociale dans une maison d’hébergement pour femmes violentées et leurs enfants à Ottawa. De là, j’ai dirigé plusieurs organismes à but non lucratif. D’avoir eu l’occasion de travailler par et pour la communauté francophone a toujours été une passion pour moi, et ce, tout au long de ma carrière.

Most of my career has involved leading non-profit organizations, both bilingual and francophone, in the health and social services sector. For the past 12 years, I have led the Centretown Community Health Centre as their executive director. Centretown CHC offers health and social services for over 14,000 clients in the urban core of Ottawa as well as people across the city through its regional programs. In light of our regional programming and supporting many vulnerable community members, I was pleased to have successfully received our French-language services designation two years ago.

During these past 30-plus years in Ottawa, I’ve also participated on a number of regional, provincial and national tables to represent the francophone community. Pour en nommer quelques-unes, j’étais présidente de l’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes où j’ai eu l’occasion de visiter tous les coins francophones de la province, travaillant de près avec d’autres femmes pour mettre fin à la violence conjugale. À l’heure actuelle, je suis membre du conseil d’administration du Réseau des services de santé en français de l’Est de l’Ontario en tant que représentante des organismes de soins primaires et de santé publique. De 2012 à 2018, j’étais présidente du groupe de travail des services en français au conseil d’administration de l’Association canadienne des centres de santé communautaire.

Toutes ces expériences m’ont donné une compréhension approfondie de la réalité des francophones en situation minoritaire au Canada et en Ontario, et ce dans toute sa diversité. Due to both my personal and professional experience, I have a very good understanding of francophones in minority situations in Canada, most particularly in Ontario. I’ve also been highly engaged in reminding folks of the diversity of francophones in Ontario, be it our diverse cultural backgrounds, ethnicity, age, ability, sexual orientation and more. I’ve particularly seen the significance of this at Centretown Community Health Centre when we received our French-language designation two years ago, as we were better positioned to serve francophones from the LGBT racialized community, isolated frail seniors, new immigrants, as well as people who have mental health and addictions issues.

I am pleased to be considered for a second mandate for this committee. I really see this as an opportunity to continue to give back to the francophone community at a provincial level. My experience with this committee in the past three years has confirmed that this is a great opportunity to work with engaged members to ensure that government policies and strategies regarding francophone affairs improve access to French-language services and foster the contribution of Ontario’s francophones to the social, cultural, economic and political life of the province. I believe that my specific experience in the health sector can be of particular assistance to the minister.

I am happy to respond to any questions in English ou en français, si vous voulez. Thank you, Mr. Chair. Merci, monsieur le Président.

The Chair (Mr. John Vanthof): Merci. The first round of questioning will go to the government. Ms. Ghamari?

Mme Goldie Ghamari: Bienvenue, madame Thibault. J’aimerais tout d’abord vous remercier pour votre service au sein du comité consultatif dans le passé. Pouvez-vous nous parler de votre parcours, spécifiquement dans le domaine de la santé, et nous expliquer comment ce parcours serait utile aux travaux du comité consultatif?

Mme Simone Thibault: Pour commencer, j’ai fait mes études en sociologie pour mon baccalauréat; ma maîtrise, je l’ai faite en travail social. Quand, moi, je parle de la santé, je parle du bien-être des gens. Quand j’ai travaillé dans le domaine social, j’ai vite vu l’importance d’offrir des services pour les gens, dans toute leur totalité, qui prennent compte des déterminants de la santé, ce qui comprend la pauvreté, l’éducation, notre identité. J’ai commencé par ce parcours, puis, il y a 12 ans, j’ai commencé à travailler au Centre de santé communautaire du Centre-ville.

Mais même avant ça, quand je travaillais pour un centre de ressources communautaires, on a vu l’importance d’avoir des services de santé dans l’est d’Ottawa en français. Alors, on a travaillé ensemble, quelques organismes, pour bâtir une équipe de santé familiale en français dans l’est d’Ottawa. On a réussi, il y a 13 ou 14 ans passés, de développer des services de santé pour notre communauté francophone, parce que c’était une lacune. On avait les services sociaux, mais on n’avait pas les soins primaires. Avec cette expérience, je me suis rendu compte—puis j’étais beaucoup intéressée à travailler d’encore plus près avec les centres de santé communautaire. J’ai appliqué pour le poste de directrice générale au Centre-ville, et je suis là depuis 12 ans parce que je suis super intéressée à voir comment on peut poursuivre le travail pour avoir des services de santé en français pour la communauté.

Mme Goldie Ghamari: Merci, madame Thibault. Comme vous le savez, étant donné votre dernier mandat au sein du comité, le mandat du comité consultatif est de conseiller la ministre sur l’élaboration de stratégies, de priorités et de programmes qui touchent la communauté francophone de l’Ontario et sur la planification et la prestation de services gouvernementaux en français.

Pouvez-vous nous décrire l’importance d’avoir des connaissances spécialisées dans le domaine de la santé au sein du comité?

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Mme Simone Thibault: Je dirais que c’est surtout important maintenant. Dans la transformation du système de santé, c’est super important qu’on s’assure qu’on travaille sur les acquis qu’on a gagnés et qu’on bâtisse là-dessus si on veut s’assurer des services en français. J’étais ravie de voir que la loi prend compte de ça. Même Helen Angus était à une rencontre à Ottawa hier, et elle a reconfirmé que c’était important pour le gouvernement de s’assurer qu’on bâtisse sur ces acquis.

Alors, il faut, dans la transformation, que ça soit bien fait. Je pense qu’il faut compter sur les ressources et sur le leadership de la communauté francophone qui existent, y compris les entités de planification des services de santé, et sur nos alliés anglophones dans la communauté et les francophones qui travaillent très fort pour assurer des services en français, et, surtout, les services francophones et aussi les services qui ont eu le leadership de s’assurer qu’ils reçoivent une désignation des services en santé, de s’assurer que ça se poursuive, puis que ça continue, puis que ça s’améliore avec le temps.

Mme Goldie Ghamari: Merci.

The Chair (Mr. John Vanthof): Ms. Kusendova?

Mme Natalia Kusendova: Merci, madame Thibault, d’être avec nous aujourd’hui et merci pour votre service. Vous avez servi un terme déjà au comité. Pourquoi désirez-vous servir un autre terme, et qu’est-ce que vous avez appris en servant ce premier terme?

Mme Simone Thibault: C’est certain qu’il fallait que je pense à mon affaire parce que ça demande un certain montant de temps, mais j’étais tellement impressionnée par le travail qu’on avait fait ces trois années-là. J’étais autant impressionnée par les autres membres du comité et même comment ça fonctionne, par le fait que tu donnes les meilleurs avis possible, basés sur ton expérience, à une ministre qui doit prendre ça puis faire quelque chose avec ça. Je trouvais que c’était une occasion d’influencer un changement positif pour la communauté francophone.

Ce que je me faisais dire au niveau de ma participation au comité c’est qu’ils appréciaient beaucoup le travail sur le terrain que j’amenais à la table, parce que je travaillais sur ma désignation des services en français dans le temps, mais aussi mon analyse, qui était locale et provinciale, parce que je travaillais à plusieurs tables au niveau d’analyse politique et sociale. Ils sentaient que j’avais des bonnes idées de ce que ça prenait pour faire des améliorations. Le fait que, quand je parle de santé, je parle du bien-être des gens, pas juste du système de santé, je pense, amenait une autre touche à comment on devrait voir à ce qu’on ait les services nécessaires pour le bien-être des gens dans la communauté au-delà du système de santé.

Mme Natalia Kusendova: Vous avez mentionné le projet de loi 74. Est-ce que vous êtes au courant que ce projet de loi a aussi proposé un comité consultatif, au sein du ministère de la Santé et des Soins de longue durée, désigné pour les services francophones?

Mme Simone Thibault: Je suis très au courant, et je suis ravie de ça. Je connais plusieurs des personnes qui participent sur ce comité, et ce sont vraiment des chefs de file dans la communauté en Ontario. Alors je suis très contente qu’on va continuer ce comité, parce que c’est nécessaire. Surtout dans une transformation de cet ordre, ça va être important.

Mme Natalia Kusendova: Vous avez aussi mentionné la lutte contre la violence contre les femmes. Je pense que, ça, c’est quelque chose qui touche toutes les femmes en Ontario, mais les femmes francophones ont des « challenges » pour l’accès aux services. Est-ce que vous pourriez élaborer à ce sujet?

Mme Simone Thibault: Ça fait plusieurs années que je ne travaille plus dans le domaine, mais on supporte dans notre centre de santé communautaire plusieurs femmes violentées et on travaille de près avec des organismes qui travaillent dans le domaine. Ce qu’on voit dans notre région, c’est une demande incroyable pour même des abris, de l’hébergement. Elles se font refuser à chaque jour parce qu’il n’y a pas assez d’abris. Je pense que, les services pour les francophones, autant qu’on a fait des améliorations, il y a encore du chemin à faire, puis il faut porter attention à ça.

On parle de sécurité; on parle de la vie des femmes et de leurs enfants. Je pense qu’on pourrait faire des améliorations dans les ressources. Je dirais, à cause de la crise de logement, que ça s’amplifie, mais je pense que ça prend aussi des ressources d’appui. Alors, ça prend les abris, puis ça prend l’appui nécessaire à long terme. Parce que ce n’est pas évident—on sait qu’une femme, lorsqu’elle choisit de quitter son conjoint, elle est le plus à risque, et je pense que c’est plus connu maintenant. Alors, je pense que c’est important qu’on mette toutes méthodes en place pour supporter les femmes afin que quelqu’un ne prenne pas leur vie, et puis qu’elles soient supportées dans leur cheminement. Ce n’est pas un cheminement facile du tout.

Mme Natalia Kusendova: Merci beaucoup. Votre expérience dans le domaine de la santé vous a permis de rencontrer plusieurs personnes à travers l’Ontario. Pouvez-vous nous décrire comment ces rencontres et connaissances acquises pourront faire avancer les travaux du comité?

Mme Simone Thibault: Je pense que ce que je vois—moi, je viens d’une région assez favorisée au niveau des services en français, puis au niveau de l’ampleur des francophones dans la communauté. En travaillant et en rencontrant les gens partout en province, ce n’est pas le cas partout. Il y a des endroits où ce n’est pas évident d’avoir les services en français. Ça, c’est une chose que j’ai apprise dans mon cheminement : de ne pas prendre pour acquis ce que, moi, je reçois à Ottawa. Ce n’est pas le cas nécessairement.

Les défis sont différents partout. Quand on parle de main-d’oeuvre pour les services en français, d’avoir une main-d’oeuvre bilingue ou francophone, ce n’est pas pareil partout. Alors, je pense que ça prend des stratégies provinciales, puis ça prend aussi des stratégies locales afin qu’on porte l’attention aux différentes préoccupations.

Mme Natalia Kusendova: Merci.

The Chair (Mr. John Vanthof): Mr. Nicholls?

Mr. Rick Nicholls: Thank you very much, Madame Thibault. Welcome.

Ms. Simone Thibault: Thank you.

Mr. Rick Nicholls: I will, again, ask my question in English, for the English portion of this interview.

Could you expand, perhaps, on some of the roles within the francophone community that you’ve had in the past?

Ms. Simone Thibault: I’ve led non-profit organizations. I’ve been on this provincial committee for the past three years. I’ve also been on the national board for community health centres, where I led francophone services.

Way back in my young times, I was the president of the provincial association for violence against women. I’m currently on the board of the French Language Health Services Network of Eastern Ontario.

Mr. Rick Nicholls: That’s a mouthful.

Ms. Simone Thibault: Yes. So I’ve played a number of roles. I’m really on the ground in terms of working with my local community and making sure we offer services that support our francophone community in all its diversity.

But I’ve also always had an interest in working at a policy level, which is why my volunteer work has often been on provincial and national boards, to advance the issues that are dear to francophones in our community.

Mr. Rick Nicholls: Thank you very much. I appreciate that.

Ms. Simone Thibault: Thank you.

The Chair (Mr. John Vanthof): That concludes the time for government questions. We will now flip over to the official opposition. Madame Gélinas?

Mme France Gélinas: Bonjour, madame Thibault. Enchantée de vous rencontrer. Tu as dit le nom en anglais, puis je ne suis pas sûre que je sais ce que ça veut dire en français. Est-ce que tu es au conseil des entités?

Mme Simone Thibault: Non, je suis au Réseau des services de santé en français de l’Est de l’Ontario. On a six réseaux—oui, c’est une entité aussi de l’est de l’Ontario.

Mme France Gélinas: OK. Pour l’est de l’Ontario, ça s’appelle un réseau.

Mme Simone Thibault: Oui. Puis, c’est pour Champlain et le Sud-Est.

Mme France Gélinas: OK. Lorsque vous avez rencontré Mme Helen Angus, est-ce qu’elle vous a dit, dans la nouvelle structure, où votre réseau va faire ses recommandations?

Mme Simone Thibault: Quand Helen Angus est venue pour me rencontrer—elle est venue faire une présentation à l’Université d’Ottawa, mais il y a quelqu’un dans la salle de Montfort qui a posé la question en termes des services en français avec la nouvelle loi, et si elle allait assurer ça, et assurer, dans l’évaluation, même des équipes de Santé Ontario, qu’il y ait une lentille francophone, qu’il y ait les ressources nécessaires pour faire une évaluation propre. Elle a confirmé que oui.

Mme France Gélinas: Dans chacune des équipes?

Mme Simone Thibault: Je m’imagine que oui.

Mme France Gélinas: OK.

Mme Simone Thibault: Bien, il n’a pas posé la question pour chacune des équipes. C’était de s’assurer que l’évaluation faite des équipes de Santé Ontario ait une lentille francophone dans l’évaluation formelle. Je prends pour acquis que c’est pour toutes, mais je ne peux pas parler pour Mme Angus.

Mme France Gélinas: Non, ça va, ça va. Donc, tu as déjà fait un mandat. Tu connais le travail à faire. Tu es là pour aider la ministre à élaborer des stratégies, à identifier les priorités. Selon toi, si on commence à 10 000 pieds dans les airs, quelles sont les priorités quand on parle des services en français?

Mme Simone Thibault: Une des premières priorités, c’est de s’assurer, dans la transformation, qu’on évalue comme il faut comment on va s’assurer qu’il y ait des services en français qui vont être planifiés et évalués, et que l’offre va être là dans les régions où c’est important. Je pense que si on ne commence pas par là, on va manquer notre chemin tout au long. Alors, ça, c’est une priorité importante.

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Je pense que l’autre priorité qui est importante, c’est la main-d’oeuvre. Ça, on en a parlé déjà à la ministre Mulroney avant que je quitte mon premier mandat : l’importance de la main-d’oeuvre. La main-d’oeuvre pour les services en français : il faut qu’on s’assure qu’on y porte attention. Pour mon centre, même si on est dans une région très francophone, je sais qu’il y a certains types de postes qu’on a de la misère à combler. Puis, ça, en partie, c’est parce que le système d’éducation n’a pas porté attention. Ça, ce sont les podologues, et c’est une crise dans la province de l’Ontario.

D’autre part, c’est de s’assurer qu’on continue à supporter les infirmières et les médecins. Dans mon centre, j’ai moins de difficultés, mais je sais qu’il y a de grandes difficultés dans des régions plus éloignées pour avoir des médecins et des infirmières francophones et bilingues.

Mme France Gélinas: Donc, toi, dans tes priorités, tu as vraiment visé la santé.

Mme Simone Thibault: Oui.

Mme France Gélinas: Tu étais là au mois de novembre dernier lorsque l’annonce a été faite, que l’université franco n’irait pas de l’avant. Même question que j’ai posée à M. Riopel avant toi : comment décrirais-tu la réponse de la communauté francophone?

Mme Simone Thibault: C’est certain que la communauté francophone avait une grande déception. Puis, je pense qu’ils ont espoir que ce n’est pas fini, un peu comme M. Riopel l’a mentionné. Je pense qu’il y avait une grande déception; on ne peut pas se le cacher. On est très patient—peut-être trop—comme francophones. Je pense qu’on se dit, « OK, on est déçu, on veut mieux comprendre, et on ne veut vraiment pas que ça soit fini. » On veut vraiment s’assurer qu’on poursuive les services dans le système, parce que pour avoir de bons services en santé, ça prend de bons services d’éducation en français. Sinon, on n’a pas la main-d’oeuvre que ça nous prend au niveau du système de santé. Autant que la priorité c’est la santé, il y a plusieurs autres ministères et départements qui complémentent ce qu’on a besoin de faire au niveau de la santé.

Mme France Gélinas: J’aime comment tu décris qu’on continue d’avoir espoir, qu’on est très patient. Dans ton rôle d’aviseur, comment on fait pour s’assurer que l’espoir est là, qu’on a raison d’être patient?

Mme Simone Thibault: Je pense que c’est d’avoir des discussions franches avec la ministre de ce qu’on entend sur le terrain, de ce qu’on voit et des stratégies possibles à avancer. Je sais qu’il y a un intérêt de la ministre au niveau de la main-d’oeuvre, de s’assurer qu’on renforcisse ça. Ça prend un bon système d’éducation pour ce faire, alors je pense qu’il faut continuer.

Je pense que dans la communauté, aussi, on a beaucoup d’alliés anglophones qui travaillent avec nous pour dire : « Regarde, ça, c’est important pour moi aussi. » Il y a plusieurs de nos alliés anglophones qui sont dans des mariages exogames, et leurs enfants sont dans des écoles francophones. Alors ils voient l’importance de plus en plus. J’ai aussi de plus en plus d’employés qui ont presque leur bilinguisme et qui travaillent très fort pour l’avoir parce qu’ils voient l’importance pour desservir la communauté.

Mme France Gélinas: Donc, pour toi, c’est vraiment de faire le lien entre l’université franco qui nous permettrait de former du personnel francophone qui deviendrait disponible pour travailler dans ton centre de santé communautaire ou dans d’autres endroits pour desservir les francophones.

Mme Simone Thibault: Oui.

Mme France Gélinas: Même chose : on revient au mois de novembre, et on nous annonce l’université franco, mais on nous annonce également que le commissaire ne sera plus un officier indépendant de l’Assemblée législative. Comment décrirais-tu la réponse de la communauté à cette annonce?

Mme Simone Thibault: C’est certain que la communauté a été déçue. Je pense que là c’est de voir comment on va s’assurer d’avoir les acquis nécessaires à l’ombudsman afin de continuer à prendre les plaintes qui s’en viennent et puis de poursuivre ce que l’ancien commissaire a poursuivi comme travail.

Alors, on s’est dit que c’est une question de changer et d’intégrer le service chez l’ombudsman en général. Je pense que c’est de voir comment ça va se produire. Puis, je pense qu’avec le temps on va voir si ça marche ou si ça ne marche pas.

Mme France Gélinas: Dans l’est de l’Ontario, comment décrirais-tu les réactions? Comment est-ce que ça s’est vécu? Je pourrais te décrire dans le Nord, mais dans l’Est, je n’étais pas là.

Mme Simone Thibault: Je ne sais pas si vous suivez de près les médias sociaux dans l’est de l’Ontario, mais c’était très fort dans l’est de l’Ontario. Il y a eu un gros ralliement à Ottawa. C’était fort. La communauté veut vraiment être rassurée. Il y a eu certains éléments qui ont fait qu’ils se sentaient un peu plus rassurés, mais il y a encore du travail à faire, parce qu’ils sont très déçus. C’est sûr que la réaction était très forte dans l’est de l’Ontario. Il y a une communauté francophone très forte, qui s’est battue longtemps pour avoir l’Hôpital Montfort, qui s’est battue longtemps pour avoir les écoles en français. C’est tout un travail de leadership dans notre région, et je pense qu’il faut prendre ces acquis et travailler avec ce leadership-là, parce qu’il y a une occasion de faire quelque chose de bien. Si on prend de telles décisions, c’est de voir, bien, comment on s’assure qu’on travaille avec la communauté. Ça va prendre une bonne communication.

Mme France Gélinas: Est-ce que tu vois ça comme ton rôle, toi, de prendre le pouls? Tu sembles avoir un bon pouls de ce qui se passe dans l’est de l’Ontario. Puis, tu amènerais ça à la table de la ministre. C’est ça?

Mme Simone Thibault: Chaque ministre que—j’en ai eu trois, je pense, depuis que je suis à la table. Chaque ministre, c’était très clair, voulait notre franchise. C’est un peu comment ça se fait que j’apprécie beaucoup d’être sur ce comité-là. Chaque ministre appréciait la franchise—d’eux de dire : « Regarde, qu’est-ce que vous pensez de telle ou telle affaire? » Vu que je viens de l’est de l’Ontario, c’est sûr que j’amène la responsabilité d’être très franche sur ce qui passe, ce qui ne passe pas et ce qui pourrait fonctionner. Trouver des stratégies, puis des solutions, ce n’est pas juste de dire : « Ça, ça va mal; ça, ça va bien. » C’est ce qui serait possible. Alors, j’ai une responsabilité de représenter la communauté francophone dans l’Est.

Mme France Gélinas: Quand tu as commencé ton témoignage, tu nous a dit que tu t’étais représentée parce que tu étais impressionnée par le travail que vous aviez fait. Peux-tu nous décrire des exemples concrets de travaux que vous avez faits qui t’ont impressionnée suffisamment pour te représenter?

Mme Simone Thibault: Une chose qui a été faite dont on a été impressionné—puis ce n’était pas notre responsabilité—c’est le système judiciaire, et comment il y a eu des avancements. L’autre affaire dont on était impressionné—j’étais impressionnée qu’on avait l’occasion de rencontrer différents départements. Par exemple, la Fondation Trillium s’est présentée chez nous. On avait l’occasion de dire ce qui fonctionne, ce qui fonctionne moins bien, comment ça pourrait changer, et poser des questions de clarification aussi. Souvent, quand on est dans la communauté, on se fait poser bien des questions sur ce qui se passe avec le gouvernement et telle ou telle affaire, et souvent on trouve qu’on n’a pas toutes les réponses. Je sentais que j’avais un moment privilégié de dire : « OK, là, je comprends mieux ce qui se passe, et puis je peux faire un peu le pont et expliquer ce que, moi, j’entends et ce que, moi, je comprends de ce qui se passe au niveau du gouvernement. »

L’autre élément dont on était très fier c’est quand on a regardé à l’identité sur la carte Santé, parce que si on n’arrive pas à savoir qui, comme francophones, utilisent les services de santé en français et comment ils utilisent les services en français, oublie ça, la planification des services en français. Alors, il faut vraiment—ça, c’était comme un gros bravo. On était bien content. C’était aussi le comité consultatif pour les services en santé qui avait travaillé très fort là-dessus, et nous, on les a appuyés là-dedans. Alors, on était vraiment très fier de ce coup-là.

Mme France Gélinas: Tu as également parlé de—ça va être important, dans la transition qui s’en vient avec le projet de loi 74, avec Santé Ontario et les équipes. Tu as parlé, toi aussi, de maintenir les acquis, de bâtir, même, sur les acquis. Nous, on a un centre de santé communautaire francophone à Sudbury. Je peux te dire qu’ils sont assez nerveux parce que les partenaires, eux, sont tous anglophones.

Est-ce que dans l’est de l’Ontario, ça se vit de la même façon?

Mme Simone Thibault: Il y a une nervosité, c’est certain. On est peut-être un peu chanceux dans l’est de l’Ontario parce qu’on a plusieurs organismes francophones et organismes bilingues qui soutiennent la francophonie. Puis, c’est sûr qu’on est en train de regarder—parce qu’il y a l’importance de la gouvernance dans tout ça aussi. En ce moment, on est content que le gouvernement n’est pas en train de dire comment gouverner ces équipes de santé Ontario. C’est super important qu’il laisse assez de place pour la communauté de commencer à présenter comment ils veulent la gouvernance. Alors, c’est sûr qu’il y avait une nervosité, mais là, les gens sont en train de se rassembler. On est en train de travailler ensemble pour voir comment ça pourrait se faire. Il y a quelques groupes—il y a un groupe plutôt francophone; il y a un groupe comme nous qui est plutôt bilingue—puis on est en train de soumettre des propositions pour les équipes de santé Ontario qui y portent attention. Puis, on choisit nos partenaires. On choisit, surtout, nos partenaires qui ont une désignation, pour ceux d’entre nous qui sont bilingues. Les francophones se trouvent aussi leur place, parce qu’on est choyé d’avoir l’Hôpital Montfort, puis aussi quelques équipes de santé familiale francophones. Alors, on a une occasion de peut-être faire quelque chose de super bien qui va vraiment porter attention aux besoins des francophones.

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Mme France Gélinas: Comment décrirais-tu la relation entre le gouvernement provincial et les francophones de l’est de l’Ontario en ce moment?

Mme Simone Thibault: Je pense qu’il y a des inquiétudes. Il y a du travail à faire à bâtir un pont. Il y en a toujours qui sont plus douteux que d’autres. Il y en a ceux qui se disent : « Va-t-on avoir notre place? » Il y en a d’autres qui disent : « Bien, on a des signes que oui. » Dans le domaine de la santé, moi, je suis encouragée par ce que j’ai vu dans la loi. C’est le fait que c’était indiqué clair et net : il faut respecter la Loi sur les services en français. C’est tout dans le comment. Si on a aussi l’occasion, comme francophones, de présenter nos propres solutions dans cette transformation-là, ils vont gagner l’espoir des francophones.

Mme France Gélinas: Donc, si tu veux aller un peu plus loin, comment fait-on pour rebâtir? En ce moment, c’est une relation—je pense que tu as utilisé le mot « douteux ». C’est une relation de doute, une relation douteuse, entre les francophones de l’Est et le gouvernement. Quelles sont les mesures pour avoir une meilleure relation?

Mme Simone Thibault: C’est des rencontres, puis c’est des actions concrètes. Il faut avoir des rencontres avec la communauté francophone. Je pense que le fait qu’on a le comité consultatif pour les services de santé—on ne l’a pas abandonné. Ça, c’est une action concrète, le fait que notre comité ici—puis le fait que, dans notre comité ici, la ministre aimerait revoir les gens qui ont déjà siégé sur le comité, parce qu’ils avaient une expérience pertinente. Ce sont toutes des actions concrètes qui nous donnent signe.

C’est sûr qu’on va regarder ce qui va se passer au niveau de l’ombudsman. Mais je pense aussi que ça prend des rencontres, autant avec les députés anglophones que francophones. Qu’ils bâtissent des liens avec leurs communautés locales, ça va être important. Au niveau franco, c’est dans le local.

Mme France Gélinas: La mise à pied de M. Boileau a été vécue comment dans l’Est?

Mme Simone Thibault: C’était décevant, c’est sûr. Je veux dire, il avait apporté beaucoup de leadership, et on avait pu bouger sur plusieurs dossiers. On va voir ce qui va se passer avec l’ombudsman.

The Chair (Mr. John Vanthof): That concludes the time allotted. Merci beaucoup.

Mme Simone Thibault: OK. Merci. Thank you.

The Chair (Mr. John Vanthof): You may step down. Thank you.

We will now consider the intended appointment of Monsieur Pierre Riopel, member for the Provincial Advisory Committee on Francophone Affairs. Ms. Kusendova.

Mme Natalia Kusendova: Je propose l’adoption de la désignation envisagée de M. Pierre Riopel, nommé comme membre du Comité consultatif provincial sur les affaires francophones.

The Chair (Mr. John Vanthof): Thank you. Concurrence in the appointment has been moved by Ms. Kusendova. Any further discussion? Seeing none, I’d like to move to a vote. All those in favour? I believe that’s unanimous. Concurrence is approved.

We will now consider the intended appointment of Madame Simone Thibault, member for the Provincial Advisory Committee on Francophone Affairs. Ms. Kusendova.

Mme Natalia Kusendova: Je propose l’adoption de la désignation envisagée de Mme Simone Thibault, nommée comme membre du Comité consultatif provincial sur les affaires francophones.

The Chair (Mr. John Vanthof): Merci. Concurrence in the appointment has been moved by Ms. Kusendova. Any further discussion? Seeing none, I’d like to call for a vote. All those in favour? Once again, unanimous. Congratulations.

One more point of business: The deadline to review the intended appointment of Marie-France Lefort, selected from the April 18, 2019, certificate is May 18, 2019. Do we have unanimous agreement to extend the deadline to consider the intended appointment of Marie-France Lefort to June 17, 2019?

Interjections: No.

The Chair (Mr. John Vanthof): I heard a no, so we do not have unanimous consent.

Ms. Marit Stiles: Point of order.

The Chair (Mr. John Vanthof): Ms. Stiles.

Ms. Marit Stiles: I’m wondering if we could get a report on the status of—I know that Ms. McCauley sent around a request for a subcommittee meeting, and I wonder if you could report on the efforts to have us meet this week.

The Chair (Mr. John Vanthof): We are waiting for confirmation from two members’ offices to go ahead.

Ms. Marit Stiles: Okay. Thank you.

The Chair (Mr. John Vanthof): Seeing no further business, we are adjourned. Thank you.

The committee adjourned at 1005.

STANDING COMMITTEE ON GOVERNMENT AGENCIES

Chair / Président

Mr. John Vanthof (Timiskaming–Cochrane ND)

Vice-Chair / Vice-Président

Mr. Taras Natyshak (Essex ND)

Mr. Roman Baber (York Centre / York-Centre PC)

Mr. Rudy Cuzzetto (Mississauga–Lakeshore PC)

Mrs. Amy Fee (Kitchener South–Hespeler / Kitchener-Sud–Hespeler PC)

Mr. Vincent Ke (Don Valley North / Don Valley-Nord PC)

Ms. Andrea Khanjin (Barrie–Innisfil PC)

Mrs. Marie-France Lalonde (Orléans L)

Mr. Taras Natyshak (Essex ND)

Mr. Rick Nicholls (Chatham-Kent–Leamington PC)

Mr. Jeremy Roberts (Ottawa West–Nepean / Ottawa-Ouest–Nepean PC)

Ms. Marit Stiles (Davenport ND)

Mr. John Vanthof (Timiskaming–Cochrane ND)

Substitutions / Membres remplaçants

Ms. Goldie Ghamari (Carleton PC)

Ms. Natalia Kusendova (Mississauga Centre / Mississauga-Centre PC)

Also taking part / Autres participants et participantes

Mme France Gélinas (Nickel Belt ND)

Clerk / Greffière

Ms. Jocelyn McCauley

Staff / Personnel

Mr. Andrew McNaught, research officer,
Research Services