Épisode 32 : Les terrains de Queen’s Park

Transcription

Jeudi 6 juin 2024

14 minutes (audio)

 

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Erin : Bienvenue au balado « Parlons du parlement », où nous vous faisons découvrir le Parlement de l’Ontario!


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David : Tu sais quoi, Erin?


[00:00:13] 

Erin : Quoi, David?


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David : Il faut que tu devines. 


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Erin : Oh, je veux bien essayer. Est-ce que tu me donnes un indice?


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David : Hmm, je peux t’en donner un. C’est ta partie préférée des épisodes du balado.


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Erin : Le décompte des anecdotes?


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David : Pas tout à fait… Ça se passe au début des épisodes, et non à la fin. 


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Erin : Oh, tu penses à mes super jeux? 


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David : Exactement! Et ce mois-ci, j’ai pensé qu’on pourrait inverser les rôles. Je te propose de jouer à vrai ou faux : tu me diras si tu aimes ça être de l’autre côté!


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Erin : Oh, merveilleux! J’adore les jeux-questionnaires!


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David : Oui, je sais… 


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Erin : OK, on y va! Pose-moi une question.


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David : Hum, j’ai cru que tu serais un peu plus craintive. Je vais essayer de t’en poser des plus corsées alors.


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Erin : Allez, David!


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David : C’est parti. Vrai ou faux : le trille blanc est un des aliments préférés du cerf de Virginie.


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Erin : Hmm, tu sais, je suis tentée de dire « vrai », parce que je sais que les trilles poussent dans les forêts ombragées, et c’est là que vivent les cerfs. Alors je réponds « vrai »!


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David : Bonne réponse!


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Erin : Hourra! J’ai gagné la première manche!


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David : Ne te réjouis pas trop vite. Il y en a d’autres. 


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Erin : Je suis prête, David!


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David : D’accord. Vrai ou faux : la hauteur moyenne d’un pin blanc est d’environ 20 mètres (plus ou moins 65 pieds). 


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Erin : Ça me semble trop petit. Je vais donc répondre « faux » cette fois, David. 


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David : Tu as encore raison, Erin!


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Erin : Youpi! J’ai assuré.


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David : Oui, tu as bien répondu. Prête pour la dernière question, la plus difficile? 


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Erin : Oh oui!


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David : OK. Vrai ou faux : les petites baies rouges produites par le micocoulier sont comestibles.


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Erin : Je crois que tu as réussi à me piéger, David. Je ne sais pas du tout ce qu’est un micocoulier! 


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David : Victoire! Maintenant, tu sais ce que ça fait d’être de l’autre côté!


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Erin : On dirait bien que oui… 


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David : Alors, si tu devais deviner, qu’est-ce que tu choisirais?


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Erin : Je pense que j’irais pour « faux ». Il ne faut pas manger ces baies.


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David : Je gagne cette manche! La réponse est « vrai »!


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Erin : Au moins, la victoire ne te rend pas trop arrogant…


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David : Ha, ha! C’est moi qui gagne!


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Erin : Je te le concède. Mais au moins, ton jeu m’a donné une excellente idée pour l’épisode d’aujourd’hui!


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David : C’était un peu le but, Erin.


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Erin : Je sais, mais quand même. C’était très bon.


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David : Merci, merci.


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Erin : Aujourd’hui, nous avons pensé qu’il serait intéressant de se promener, pour ainsi dire, à l’extérieur de l’édifice dont nous parlons si souvent. Et de découvrir tout ce qu’il y a à savoir sur les terrains de Queen’s Park.


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David : Exactement, Erin. Pourquoi l’édifice du Parlement est-il là où il est aujourd’hui? Et qu’est-ce qui rend ce site si spécial?


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Erin : Pas si vite, David. Nous allons y arriver. Commençons par le tout début. Avant même que l’on ne pense à construire quelque chose sur ce terrain.


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David : Après la période glaciaire, de nombreux lacs et rivières se sont mis à sillonner ce que nous appelons aujourd’hui le Canada et l’Ontario. Et dans la région de l’actuelle Toronto, de nombreux ruisseaux et rivières coulaient jusque dans les Grands Lacs, plus précisément dans le lac Ontario.


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Erin : Grâce à toute cette eau, les animaux sauvages ont proliféré, et toute une population a élu domicile dans la région.


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David : Il y a environ 5 000 ans, de petits groupes de familles apparentées ont commencé à s’installer sur des territoires de chasse connus. Ces communautés autochtones partageaient généralement leur temps entre un campement de printemps et d’été et un campement d’automne et d’hiver.


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Erin : Les campements de printemps et d’été étaient généralement situés près de cours d’eau où frayaient des poissons. Quant aux campements d’automne et d’hiver, ils se résumaient plutôt à de petits camps dans la forêt où les Autochtones pouvaient récolter des plantes et des noix et chasser.


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David : Tout près des terrains de Queen’s Park, il y avait le ruisseau Taddle, qui se jetait dans le lac Ontario. C’était le site d’un campement d’été pour de nombreux groupes autochtones.


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Erin : Ces campements d’été n’étaient pas seulement utilisés pour la pêche : comme ils bordaient les routes de canoë, ils étaient également importants pour le commerce. Et pas uniquement pour le commerce entre les différents groupes, mais aussi avec les Européens qui sont arrivés dans la région.


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David : Après le très contesté Achat de Toronto [ou Traité no 13], lorsque les Mississaugas ont cédé à la Couronne britannique les terres entourant ce qui constitue aujourd’hui Toronto, les Britanniques ont fondé York, en 1793. Cette ville est devenue plus tard la capitale du Haut-Canada. Aujourd’hui, nous connaissons York sous le nom de Toronto.


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Erin : Au fur et à mesure que la ville s’est développée, le ruisseau Taddle a commencé à gêner la construction de nouvelles rues et de nouvelles maisons. C’est pourquoi on a fini par l’enterrer.


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David : En fait, cela s’est fait par étapes. On a commencé à l’enterrer à l’est en 1860, et on a terminé à l’ouest en 1886. Petite anecdote : lorsque vous empruntez le sentier Philosopher’s Walk à l’Université de Toronto, vous marchez directement au-dessus d’un long tronçon toujours enfoui du ruisseau Taddle.


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Erin : Aujourd’hui, ce cours d’eau coule toujours sous la ville de Toronto, bien qu’il ne soit plus du tout visible en surface.


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David : Mais même si nous ne pouvons pas le voir, le ruisseau Taddle joue quand même un rôle important dans l’histoire que nous vous racontons aujourd’hui.


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Erin : Tu as raison, David. Le lit du ruisseau et le mouvement des glaciers pendant la période glaciaire ont créé une élévation naturelle à l’endroit même où se trouve aujourd’hui l’édifice de l’Assemblée législative. 


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David : En fait, le site de l’édifice a été choisi en raison de cette caractéristique naturelle du terrain. On a pensé que cette légère élévation maximiserait la lumière naturelle, et donnerait en même temps l’impression d’un édifice plus haut.


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Erin : Non seulement ça, mais la proximité du ruisseau signifiait que le sol était également très riche en nutriments, et constituait donc l’endroit idéal pour un parc ou un espace vert dans la ville de Toronto, alors en pleine croissance. Petite anecdote : Queen’s Park fut le premier parc municipal en Amérique du Nord britannique.


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David : C’est par une journée pluvieuse de septembre 1860 qu’Edward, le prince du pays de Galles de l’époque, a posé la première pierre d’un futur monument à la gloire de sa mère, la reine Victoria, et qu’il a officiellement inauguré Queen’s Park au nom de celle-ci pour la première fois.


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Erin : Avant cela, le parc et ses points d’accès avaient été acquis dans les années 1820 par le Collège universitaire King’s (aujourd’hui l’Université de Toronto). Ces voies d’accès, aujourd’hui la rue College et l’avenue University, étaient censées être des passages privés vers le futur site du collège. Les habitants du Toronto du XIXe siècle ne pouvaient donc pénétrer dans cette zone que par des entrées clôturées que l’on fermait la nuit pour empêcher le public d’y accéder.


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David : Avec l’arrivée de la ligne ferroviaire le long des rives du lac au milieu du XIXe siècle, les espaces verts ont commencé à se raréfier. D’autant plus que la ville continuait à se développer à un rythme croissant. Les terrains du collège sont donc devenus un endroit populaire où les gens pouvaient se réfugier dans la nature pour monter à cheval, faire une promenade en calèche ou se balader. Il y avait même des terrains de cricket et un hippodrome à proximité, ce qui n’a fait qu’accroître la popularité du secteur.


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Erin : La beauté de ce site qui deviendrait plus tard Queen’s Park était due en particulier à l’aménagement paysager réalisé en vue d’accueillir le collège. On y trouvait de beaux arbres et de belles plantes, ainsi qu’une autre attraction très prisée : une magnifique fontaine en fonte. Petite anecdote : la fontaine a été fabriquée par la J. H. Bartlett Company, située sur la rue Colborne à Toronto. Elle a coûté 560 $ à l’époque.


[00:07:29] 

David : Installée dans les années 1870 à l’entrée sud du parc, la fontaine comportait quatre bassins festonnés superposés, d’où l’eau s’écoulait en cascade. Elle était comme soutenue par des cygnes ou d’autres oiseaux majestueux, ce qui la rendait vraiment spectaculaire, surtout avec les deux canons de chaque côté. Petite anecdote : les canons ont été donnés en cadeau à la ville par la reine Victoria à la suite de la guerre de Crimée.


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Erin : L’aménagement original du parc semble avoir été relativement peu planifié. Selon les historiens toutefois, Queen’s Park aurait acquis un caractère distinct en tant que parc du peuple. 


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David : Non seulement ça, mais avec les canons, Queen’s Park est aussi devenu un lieu privilégié pour ériger les monuments commémoratifs de la Ville. Une tradition qui se poursuit encore aujourd’hui.


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Erin : Au milieu des années 1850, on a voulu embellir encore davantage le parc en créant un jardin botanique officiel, un peu au nord-ouest de l’actuel édifice de l’Assemblée législative. Ce projet semble toutefois avoir été abandonné après quelque temps, notamment en raison de l’agrandissement de l’Université de Toronto.


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David : En parlant de jardins, c’est entre autres grâce au caractère naturel des terrains de Queen’s Park que le site est resté un endroit idéal pour cultiver des plantes. Non pas en créant d’autres jardins botaniques officiels, mais des jardins spécialisés plus modernes.


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Erin : Par exemple, le jardin des plantes indigènes que nous voyons aujourd’hui. Situé dans la partie au sud de l’édifice du Parlement, ce jardin abrite différentes essences d’arbres et variétés de fleurs et d’arbustes qui sont toutes originaires de l’Ontario.


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David : On y trouve entre autres le micocoulier, le thuya occidental et des fleurs vivaces indigènes.


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Erin : Ha, le micocoulier! Comme dans ton jeu!


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David : Tout à fait, Erin. Le micocoulier est originaire du sud de l’Ontario et du Québec et s’étend jusqu’à la Caroline du Sud aux États-Unis. C’est un arbre à croissance rapide qui résiste très bien au smog et à d’autres conditions urbaines. On le confond parfois avec l’orme ou le micocoulier du Mississippi.


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Erin : Les choses qu’on apprend, David!


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David : Je suis heureux de contribuer, Erin.


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Erin : Dans un autre jardin qui se trouve actuellement sur les terrains de Queen’s Park, on trouve aussi une plante qui m’est un peu plus familière : le trille blanc.


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David : C’est bien vrai, Erin. Ce jardin abrite quelques trilles blancs, une plante sauvage qui fleurit fin avril début mai dans les boisés de toute la province.


[00:09:40] 

Erin : Petite anecdote : le trille blanc est également l’emblème floral officiel de l’Ontario, adopté officiellement en 1937. Il a été recommandé par un comité spécial de botanistes à l’Association horticole de l’Ontario.


[00:09:54] 

David : Le trille a trois feuilles et trois pétales. Il ne faut pas le cueillir, car son système racinaire est délicat.


[00:09:59] 

Erin : Tu sais, David, il y a aussi un autre symbole officiel de l’Ontario devant l’édifice.


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David : Tout à fait, Erin. En 1984, le pin blanc est devenu l’arbre emblématique de l’Ontario, et on en a planté quelques-uns sur la pelouse avant de Queen’s Park. Petite anecdote : l’un de ces arbres a été planté par la reine Elizabeth II lors d’une visite royale en 1984.


[00:10:21] 

Erin : Présent dans toute la province, le pin blanc était une importante source de revenus et de commerce dans les débuts de l’Ontario. Il représente les vastes forêts de la province. Le peuple Haudenosaunee le nomme « Arbre de la Grande Paix ». 


[00:10:34] 

David : Savais-tu que ces arbres sont les plus grands de l’Ontario et qu’ils peuvent vivre plus de 250 ans?


[00:10:39] 

Erin : Ils sont très impressionnants, David. J’en ai vu beaucoup dans les régions plus nordiques de la province, où ils ont une allure encore plus majestueuse près d’un lac ou d’une rivière.


[00:10:48] 

David : Je suis tout à fait d’accord avec toi, Erin.


[00:10:50] 

Erin : Les arbres et les jardins présents sur les terrains de Queen’s Park ne sont pas tous aussi vieux. En fait, des ajouts notables ont été apportés récemment, au début des années 2000.


[00:11:01] 

David : Tout à fait, Erin. Un monument dédié à la mémoire des anciens combattants de l’Ontario a été érigé en 2006. C’est un mur de granit qui présente des scènes de l’histoire militaire du Canada. Il s’accompagne d’un érable rouge juste derrière.


[00:11:13] 

Erin : Chaque automne, la chute de ses feuilles devenues rouge vif symbolise les sacrifices des hommes et des femmes qui ont servi et qui servent aujourd’hui dans les Forces armées canadiennes.


[00:11:23] 

David : D’autres plaques et jardins commémoratifs parsèment également le terrain. Par exemple, il y a du côté ouest une série de jardins commémorant divers jubilés de la défunte reine Elizabeth II.


[00:11:33] 

Erin : D’autres ajouts plus récents sont devenus une attraction majeure sur ces terrains, en particulier ces dernières années.


[00:11:41] 

David : Parles-tu des sakuras, Erin?


[00:11:43] 

Erin : Exactement, David!


[00:11:45] 

David : Les trois sakuras [ou cerisiers ornementaux] de Queen’s Park ont été donnés par le Consulat du Japon à Toronto. Plantés le 1er juin 2005, ils symbolisent l’amitié et la bonne entente entre l’Ontario et le Japon.


[00:11:57] 

Erin : Il existe de nombreuses variétés de sakuras, mais ceux que nous avons à Queen’s Park sont des cerisiers Yoshino. Leurs fleurs ont cinq pétales et sont presque blanches, avec juste une pointe de rose.


[00:12:10] 

David : En général, les sakuras commencent à fleurir en avril ou en mai. On dit souvent que leur floraison annonce l’arrivée du printemps.


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Erin : J’adore les sakuras que nous avons à Queen’s Park. C’est une telle joie de les voir fleurir au printemps, juste pour nous rappeler que l’été est à nos portes!


[00:12:25] 

David : Je suis entièrement d’accord, Erin. Et manifestement, sont aussi du même avis les centaines de personnes qui viennent les admirer et qui continuent de se rassembler sur les terrains de Queen’s Park, même aujourd’hui.


[00:12:34] 

Erin : Tu sais, David, je pense que c’est le moment idéal pour terminer l’épisode d’aujourd’hui. Sur une note d’espoir, et avec en tête de beaux paysages fleuris.


[00:12:42] 

David : Bien d’accord, Erin.


[00:12:43] 

Erin : Et j’ai même fait le décompte des anecdotes aujourd’hui! 


[00:12:46] 

David : Je devrais peut-être te mettre à l’épreuve plus souvent, si c’est pour donner des épisodes agréables comme celui d’aujourd’hui!


[00:12:51] 

Erin : Pourquoi pas, David! Mais pour en revenir aux anecdotes, je suis presque sûre que nous avons atteint un grand total de six aujourd’hui!


[00:12:59] 

David : Pas mal du tout!


[00:13:01] 

Erin : En effet. Merci d’avoir écouté le balado « Parlons du parlement », qui nous permet de faire connaître le Parlement. Nous devons vous laisser, je crois entendre les cloches.


[00:13:10] 

David : À bientôt! Je pense que je suis mûr pour une promenade…


[00:13:20] 

Erin: Le balado Parlons du parlement est une production de Protocole parlementaire et relations publiques pour l’Assemblée législative de l’Ontario. Les médias sociaux sont gérés par Protocole parlementaire et relations publiques pour l’Assemblée législative de l’Ontario. Les recherches additionnelles sont fournies par le Service de la recherche à la table pour l’Assemblée législative de l’Ontario. Merci de nous écouter. Si vous avez aimé l’épisode d’aujourd’hui, merci de nous encourager en partageant le balado et en vous y abonnant. Pour voir d’autres anecdotes sur le Parlement de l’Ontario, suivez-nous sur  Twitter et Instagram : @parloneducation. Et en anglais : @onparleducation. Merci encore et à la prochaine.