Transcription
23 novembre 2021 12 minutes (l'audio)
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Erin: Bienvenue à l’épisode bonus du balado « Parlons du parlement ». Nous avons reçu de nombreuses questions concernant le rôle de sergent d’armes après notre dernier épisode; plus précisément, en ce qui concerne la longue histoire fascinante du rôle. Donc, je me suis mise à faire des recherches et j’ai trouvé beaucoup de faits amusants. J’ai hâte de les partager avec vous, donc commençons l’épisode!
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Lors du dernier épisode, nous avons dit que la sergente d’armes exerce des fonctions cérémonielles et protocolaires dans la Chambre. Elle est également responsable de la protection et de la sécurité de la Chambre et de l’édifice de l’Assemblée législative. Ces responsabilités principales n’ont pas beaucoup changé depuis les 150 dernières années. Toutefois, je voulais savoir si ces fonctions remontent encore plus loin dans le temps. J’ai découvert que les origines du rôle de sergent d’armes sont très, très anciennes : genre, de l’époque des Romains. Ou c’est ce qu’affirment certains spécialistes.
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C’est très impressionnant, mais le rôle de sergent d’armes que nous connaissons aujourd’hui est apparu entre le 12e et le 14e siècle en Europe. Je ne sais pas pour vous, mais à mon avis, c’est une tradition très vieille. À l’époque, le sergent d’armes était en fait le garde de corps du roi. Il était responsable — surprise, surprise — de protéger le roi à tout prix. Et comment le faisait-il? Je suis contente que vous me posiez la question. Il portait des armes impressionnantes et une armure très luxueuse. Il y a même des documents qui illustrent les sergents d’armes portant des masses décorées, qui servaient à la fois d’arme et de symbole de leur poste. Évidemment, il était avantageux d’être si près du roi. Par contre, c’est seulement aux 14e et 15e siècles que le rôle du sergent d’armes a pris de l’importance dans le fonctionnement du Parlement. Le saviez-vous? De nombreux spécialistes croient que le rôle original de sergent d’armes dans le monde parlementaire était d’être le garde de corps du président. Puisque le président était l’intermédiaire entre le Parlement et le roi, il est logique qu’il eût aussi besoin de protection. Certains historiens et historiennes concluent donc que le roi a, un jour, « prêté » l’un de ses sergents d’armes au président et voilà! Une nouvelle tradition a été créée.
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En parlant de traditions, vous avez sûrement remarqué que j’ai dit que les sergents d’armes à l’époque portaient aussi des masses. Donc, je me suis demandé si c’est une autre tradition qui a évolué ou qui n’a pas changé. Examinons les preuves. L’une des responsabilités les plus notables de la sergente d’armes est de porter la masse dans la Chambre chaque matin lorsque l’Assemblée siège. Par le passé, les sergents d’armes portaient des masses avec eux, même si c’était plutôt à des fins de protection que cérémonielles. Notre masse est un symbole parlementaire important. À l’origine, les masses indiquaient le rôle et le poste d’une personne au sein d’une société. C’est-à-dire que la masse jouait un rôle symbolique. J’ai fait des recherches poussées et j’avais raison. J’ai appris que la masse que nous connaissons aujourd’hui dans le contexte parlementaire a véritablement évolué de son rôle d’arme pour devenir un symbole d’autorité. Plus précisément, le symbole de la masse utilisée au Parlement est passé de représentation de la Couronne (autorité accordée aux députées et députés) à représentation du président lorsqu’il est présent dans la Chambre. Le saviez-vous? Puisque la masse est un symbole si important, personne n’a le droit d’empêcher le président de voir la masse dans la Chambre. C’est-à-dire, personne ne peut passer entre le président et la masse, placée sur la Table des greffiers. En fait, seulement le greffier peut se trouver entre les deux. Intéressant, non?
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Le symbole de la masse n’est pas la seule chose qui a évolué au fil des années. La masse elle-même a subi des changements physiques. La première masse du parlement ontarien a été créée en 1792 pour le parlement du Haut-Canada (écoutez l’un de nos premiers épisodes pour vous rappeler pourquoi l’Ontario était appelé Haut-Canada). La première masse du Haut-Canada était faite de bois et peinte pour avoir l’air d’être faite d’or. Ce n’était pas l’une des masses les plus sophistiquées. Elle a été utilisée jusqu’en 1813. Une deuxième masse a sûrement été fabriquée, mais nous n’avons pas de renseignements sur son apparence. Heureusement, cette masse mystérieuse n’a pas existé longtemps et une masse plus sophistiquée a été créée en 1845 lorsque le président de l’époque en a fait la demande. Cette nouvelle masse était faite d’argent et était revêtue de perles et de pierres semi-précieuses. Tout compte fait, c’était une masse très sophistiquée. Et elle a eu une existence mouvementée. À trois reprises, elle a échappé à la destruction, entre autres au cours de deux incendies. Sa chance l’a abandonné en 1916. La masse d’argent avait été donnée en cadeau au parlement fédéral à Ottawa lors de la Confédération et elle a été détruite lors de l’incendie dévastateur de 1916. Le saviez-vous? Le sergent d’armes a tenté de sauver la masse de la Chambre, mais la fumée était trop épaisse et les flammes trop puissantes. Ils ont retrouvé la masse seulement une fois le feu éteint, mais il ne restait qu’une boule d’argent fondu.
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Heureusement, l’Ontario avait déjà fait fabriquer une nouvelle masse avant la destruction de celle en argent. La dernière masse, que nous utilisons aujourd’hui, a été créée en 1867, et a été commandée par le premier Premier ministre de l’Ontario, John Sandfield MacDonald. La masse actuelle est faite de cuivre et est richement décorée d’or véritable. Les deux traits que j’aime le plus de cette masse ont été ajoutés beaucoup plus tard. Les deux premiers diamants extraits en Ontario ont été donnés au peuple de la province et placés sur la masse en 2009. Le saviez-vous? La devise de l’Assemblée est inscrite sur l’un des diamants : audi alteram partem, soit « écouter l’autre côté ».
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Une autre tradition associée au rôle de sergent d’armes concerne une autre arme : l’épée. L’épée fait partie de l’uniforme du sergent d’armes en Ontario depuis la Confédération. Elle représente la justice, l’autorité, l’honneur et, bien sûr, la tradition. La sergente d’armes d’aujourd’hui, Jackie Gordon, assume la fonction depuis 2017. Elle est la première femme à occuper le poste en Ontario et la première femme dans tout le Canada à occuper le rôle à temps plein. Je suis très chanceuse d’avoir appris un secret concernant son épée. L’épée doit toujours être portée à gauche, puisque la masse est portée sur l’épaule droite. Cependant, la longueur de l’épée et sa manière naturelle de marcher ont causé de l’usure à l’intérieur du manteau de la sergente d’armes. Le manteau est donc renforcé d’une pièce de cuire pour protéger le manteau et l’épée. Le saviez-vous? L’épée que porte Mme Gordon a été fabriquée en 1997 et le pommeau comporte l’image d’un casque de chevalier (un pommeau est la poignée d’une épée.)
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Nous avons parlé de la masse et de l’épée ainsi que de la longue histoire du rôle. Cependant, que fait le sergent d’armes, au juste? Les responsabilités ont sûrement évolué au fil du temps, non? Patience, j’y arrive.
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L’existence du bureau du sergent d’armes en Ontario précède celle de la province. Le rôle existe depuis environ 1792, depuis le premier Parlement du Haut-Canada. Par contre, nous utilisons la Confédération comme point de départ pour la plupart des éléments liés au Parlement de l’Ontario. Donc, seulement dix personnes ont occupé le poste de sergent d’armes depuis 1867 en Ontario. Jackie Gordon est la dixième personne. Le saviez-vous? Le premier sergent d’armes, Frederick Glackmeyer, est également la personne qui a occupé le poste le plus longtemps : 57 ans! M. Glackmeyer a servi 16 différentes législatures, neuf premiers ministres et 16 présidents. Il y a même un canton dans le nord de l’Ontario nommé en son honneur! Il est également responsable de l’établissement de l’impartialité du sergent d’armes au sein du système parlementaire. Lorsque M. Glackmeyer était en fonction, le rôle de sergent d’armes était divisé en quatre responsabilités principales : protéger la masse, entretenir le mobilier et les installations de l’édifice, superviser les messagers et assurer la sécurité de l’édifice.
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Ces responsabilités sont demeurées les mêmes jusqu’aux années 70, lorsque le rôle a subi des changements. Bien que le sergent d’armes soit toujours responsable de la protection de la masse et de l’entretien du mobilier et des installations, trois autres responsabilités ont été ajoutées sa charge en 1976. D’abord, le sergent d’armes est responsable de s’assurer que les députées et députés puissent travailler dans un environnement sécuritaire. Essentiellement, le sergent d’armes est responsable de la sécurité dans l’édifice et, en particulier, dans la Chambre. Le sergent d’arme est responsable d’assurer la protection de l’enceinte parlementaire, qui est placée sous la compétence directe du président de l’Assemblée. La deuxième responsabilité est d’appliquer les pouvoirs du Parlement, surtout ceux du président. Ceci peut inclure d’expulser une députée ou un député ou une visiteuse ou un visiteur pendant une séance si le président juge cette mesure nécessaire. La troisième est de donner des directives aux employées et employés de l’Assemblée. C’est-à-dire, d’assurer la sécurité du personnel.
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Ouf! Je suis épuisée après un si long voyage dans le passé. Ça m’étonne beaucoup qu’une tradition et un rôle aussi anciens que celui de sergent d’armes soient l’un des rôles les moins documentés qui soient au Parlement! J’espère que ça changera pour que les prochaines générations puissent connaître l’histoire fascinante de la fonction de sergent d’armes.
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Et enfin, je ne peux pas vous laisser sans faire le décompte des anecdotes! J’en ai glissé quelques-unes ici et là. Aujourd’hui, nous en avons six! Soyez à l’écoute la prochaine fois pour connaître d’autres anecdotes et suivre nos prochaines aventures.
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Merci d’avoir écouté « Parlons du parlement ». Où nous enseignons au public tout ce qui a trait au parlement.
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Je dois y aller. Je crois entendre la sonnerie.
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Le balado « Parlons du parlement » est produit par la Direction du protocole parlementaire et des relations publiques de l’Assemblée législative de l’Ontario.
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Médias sociaux gérés par la Direction du protocole parlementaire et des relations publiques de l’Assemblée législative de l’Ontario.
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Les recherches ont été effectuées par le Bureau des recherches pour la Table de l’Assemblée législative de l’Ontario.
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Merci de m’avoir écoutée. Si vous avez aimé cet épisode, veuillez m’appuyer en le partageant et en vous abonnant.
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Encore une fois, merci et à la prochaine.