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Le jeudi 4 avril 2024
14 minutes (audio)
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Erin : Bienvenue au balado « Parlons du parlement », où nous vous faisons découvrir le Parlement de l’Ontario!
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David: Comme tous les ans, le mois d’avril est un mois très spécial pour l’Assemblée législative de l'Ontario.
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Erin : Tout à fait, David, en effet, l’édifice de l'Assemblée législative a été inauguré le 4 avril 1893.
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David: Cela signifie que cette année le bâtiment fêtera son 131e anniversaire.
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Erin : Ce n’est pas tous les jours que nous avons l’occasion de souffler 131 bougies.
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David: Je suis bien d’accord avec toi, Erin.
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Erin : Alors, pour célébrer ce jalon mémorable, nous avons pensé qu’il serait intéressant de comparer le fonctionnement de l’Assemblée en 1893 et aujourd’hui.
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David: Quoi? Pas de jeu aujourd’hui, Erin?
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Erin : Jamais je ne te priverai de ton moment préféré, David! Évidemment que nous allons jouer!
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David: Ah, j’ai eu peur! Qu’as-tu préparé cette fois, Erin?
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Erin : Eh bien, pour planter le décor et nous aider à comprendre à quoi les choses ressemblaient dans les années 1890, j’ai pensé que cela serait amusant que je te donne quelques expressions de l’époque et que tu doives m’en expliquer le sens!
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David: Quel âge crois-tu que j’ai, Erin?
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Erin : Je voulais dire que tu pourrais deviner leurs définitions, pas que tu les connaissais d’expérience.
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David: Hum. D’accord, dans ce cas. Quelle est ta première expression?
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Erin : La première expression est « faire les choses en grand ».
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David: Peux-tu l’utiliser dans une phrase?
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Erin : Bien sûr. Les villageois ont fait les choses en grand pour cette fête.
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David: Je pense que cela signifie se donner à fond ou aller jusqu’au bout de quelque chose.
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Erin : Exact! Tu as vraiment fait les choses en grand avec cette réponse!
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David: Oh, bien joué!
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Erin : Je fais de mon mieux pour rendre ces jeux amusants, David.
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David: Je n’en doute pas! Et jusque-là, je m’amuse bien aujourd’hui.
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Erin : Voyons si tu pourras deviner la prochaine expression : la cohue. Par exemple : c’était la cohue avant le début de la fête.
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David: Euh... Je pense que cela fait référence à une foule de gens.
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Erin : Encore exact! J’ai une dernière chance de te poser une colle.
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David: J’ai bien compris que c’est le réel objectif de tes jeux. Tu veux faire de moi... le dindon de la farce!
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Erin : Oh, belle expression de l’époque! Mais j’ai préparé une autre expression pour finir le jeu du jour.
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David: Je t’écoute.
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Erin : Que signifie « c’est plus fort que de jouer au bouchon »?
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David: Jouer au bouchon? Comme un bouchon de bouteille?
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Erin : Tout à fait!
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David: Je ne l’avais jamais entendue, celle-là.
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Erin : C’est vrai? J’ai réussi à te piéger!
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David: Ha ha, on dirait bien. Alors, dis-moi, qu’est-ce que cela signifie?
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Erin : Cela signifie quelque chose ou quelqu’un d’incroyable, de très impressionnant.
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David: Dans ce cas, ton jeu était plus fort que de jouer au bouchon!
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Erin : Tu as maîtrisé ça en un rien de temps!
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David: Tu nous as vraiment replongé dans le passé avec ton jeu.
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Erin : C’était l’objectif!
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David: Je suis certain qu’en 1893 la population de Toronto trouvait aussi que le nouvel édifice de l'Assemblée législative était plus fort que de jouer au bouchon!
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Erin : Tu commences à fanfaronner, là! Mais tu as bien raison, David. À l’époque, la ville de Toronto comptait moins de 200 000 habitantes et habitants. Et la population du Canada n’était que de 5 millions de personnes environ.
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David: Alors qu’aujourd’hui, la population du pays est de presque 40 millions de personnes et celle de la ville de Toronto approche les 3 millions.
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Erin : C’est difficile à imaginer aujourd’hui, au milieu des gratte-ciel et des tours immenses, mais à l'époque, l’édifice de l’Assemblée législative était une des plus hautes structures de la ville.
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David: Le saviez-vous? L’édifice a en fait été construit de sorte à utiliser l’élévation naturelle de la rive du lac Ontario qui permet non seulement de laisser entrer le plus possible la lumière du jour à l’intérieur, mais qui donne aussi l’impression que l’édifice est plus grand que les structures qui l’entourent.
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Erin : Il faut également garder à l’esprit le fait que la ville était bien plus petite et dense à l’époque. En effet, elle ne s’étendait pas beaucoup plus au nord que l’édifice de l’Assemblée législative, étant donné que le lac et, par conséquent, la plupart des usines et des commerces se trouvaient au sud de l’édifice.
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David: Tout à fait, Erin. En conséquence, et parce que la construction de l’édifice a pris environ six ans, son inauguration a suscité un grand intérêt.
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Erin : Selon les sources de l’époque, une grande foule s’était rassemblée pour l’occasion. Elle a pu voir le Gouverneur Général inaugurer le nouvel édifice, visiter le « joyau », l’impressionnante Chambre, et elle a même pu danser dans les couloirs du premier étage pour clôturer la journée.
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David: Cela devait être génial!
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Erin : J’en suis convaincue!
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David: En 1893, l’édifice s’étendait sur à peu près quatre acres et comptait environ 200 salles. C’était immense pour l’époque et Sir Oliver Mowat, alors premier ministre, avait même affirmé qu’il serait impossible de trouver de quoi occuper toutes ces pièces.
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Erin : Le saviez-vous? Selon les plans de 1893, ces pièces n’avaient pas toutes des fonctions définies, mais nous savons qu’au moins quatre d’entre elles servaient uniquement à ranger les manteaux et les chapeaux.
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David: C’est peut-être difficile d’imaginer avoir trop de place comme Sir Oliver le craignait, mais il est vrai qu’à l’époque, la fonction publique de l’Ontario n’employait que quelques centaines de personnes.
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Erin : De nos jours, rien que pour permettre le bon fonctionnement de l’édifice de l’Assemblée législative, environ 500 personnes sont nécessaires, et c’est sans compter le personnel des ministères!
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David: La remarque de Monsieur Mowat prend tout son sens quand on sait qu’il n’y avait que 91 députés en 1893 contre les 124 personnes élues aujourd’hui au Parlement de l'Ontario.
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Erin : Par ailleurs, les députés de l’époque n’avaient pas de bureaux au sein de l’édifice. Les bureaux étaient réservés aux ministères et à d’autres groupes comme le Bureau des enquêtes et des brevets qui avait un grand ensemble de bureaux au premier étage.
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David: Le saviez-vous? certains bureaux, comme le Bureau de l’arpentage et des patentes ou le Bureau des bois et forêts, étaient équipés de coffres-forts afin d’y ranger des documents ou des échantillons. Ces coffres étaient si solidement ancrés dans le bâtiment lui-même que certains éléments, tels que des portes et des charnières, sont encore visibles aujourd’hui.
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Erin : Le fait de pouvoir encore distinguer des éléments d’origine, comme des fenêtres et les poignées de porte avec des têtes de lion gravées autour des trous de serrure, permet de mieux apprécier les nombreuses utilisations et fonctions de l’édifice. En outre, on comprend mieux la nécessité d’adapter ces espaces pour répondre aux besoins en constante évolution de l’Assemblée législative.
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David: En parlant de besoins en constante évolution, les bureaux ne sont pas les seuls à avoir été adaptés aux besoins du parlement. La Chambre a elle aussi connu d’importantes modifications au fil du temps.
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Erin : Nous avons déjà abordé le sujet des changements de moquette et de couleurs de cette pièce dans les épisodes précédents, mais avant même cela, elle a également connu des changements d’ordre acoustique.
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David: En effet, le plafond haut de 50 pieds produit un écho qui résonne dans toute la pièce si plus d’une personne parle en même temps. Après de nombreuses plaintes des députées et députés, des rideaux et des draperies supplémentaires ont été ajoutées aux fenêtres et au mur opposé pour atténuer le bruit, mais ça n’était pas suffisant.
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Erin : La tribune de la presse, située au-dessus du siège de la présidence dans la Chambre, a plus tard été abaissée pour permettre aux journalistes de mieux entendre ce qui se disait dans la Chambre et pour tenter d’étouffer encore un peu l’écho. Mais ça n'était toujours pas suffisant.
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David: Finalement, des mesures plus radicales ont été prises au début du XXe siècle : des panneaux acoustiques en crin de cheval ont été ajoutés sur l’ensemble du plafond et des murs supérieurs pour tenter d’empêcher le son de rebondir dans l’immense salle.
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Erin : Le saviez-vous? Le crin de cheval a eu des usages divers tout au long de l’histoire. Il a été utilisé pour fabriquer toutes sortes de choses, du tissu au plâtre pour recouvrir les murs, en passant par les arcs d’instruments de musique et même des perruques. Cependant, le crin de cheval utilisé dans le plafond de la Chambre ressemblerait davantage au matériau d’isolation rose que beaucoup reconnaissent dans les projets de constructions modernes.
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David: Une grande quantité du crin de cheval se trouve toujours au plafond de la Chambre, même si certaines parties ont été retirées lors de projets de rénovation réalisés au fil des ans pour révéler à nouveau le plafond original conçu par l’artiste mural Gustav Hahn.
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Erin : Des panneaux acoustiques modernes ont également été ajoutés de manière plus subtile dans la salle pour améliorer le son, et les tables des députées et députés sont désormais équipés de micros, de haut-parleurs et d’écouteurs qui leur permettent de mieux s’entendre pendant les débats. Tu sais, David, les députées et députés ne sont pas les seules personnes importantes dans la Chambre. La présidence, les rôles de greffière ou de greffier et de sergente ou sergent d'armes ont aussi changé depuis l’année 1893.
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David: Tout à fait, Erin. À l’époque de l’inauguration de l’édifice, le Président de l'Assemblée, Thomas Ballantyne, un homme originaire de Perth South, avait été nommé par le premier ministre. Cette pratique n’a changé que récemment.
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Erin : Ce n’est qu’en 1990 qu’elle a changé. Pour la première fois, les députées et députés ont eu la possibilité de proposer une personne et procéder à une mise aux voix par scrutin secret pour élire la présidence de la Chambre parmi les députées et députés.
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David: Le saviez-vous? C’est David Warner qui a été le premier président élu par vote secret. Il était député de Scarborough-Ellesmere et a été président de l’Assemblée de 1990 à 1995.
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Erin : Aujourd’hui, la présidence est toujours élue de cette façon. D’ailleurs, je trouve très intéressant que si la candidate ou le candidat ne remporte pas la majorité absolue des votes, l’élection doit recommencer jusqu’à ce que ce soit le cas.
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David: Je suis d’accord, Erin, c’est très intéressant. Surtout quand on compare avec le processus de sélection de la greffière ou du greffier et de la sergente ou du sergent d'armes. Pour ces fonctions, le mode de sélection s’apparente à une demande d’emploi classique, mais avec l'approbation finale de la Chambre, bien évidemment.
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Erin : Très juste, David.
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David: La sélection pour ces fonctions est très similaire au processus d’embauche classique où les candidates et candidats doivent avoir de l’expérience dans le domaine et des compétences pertinentes.
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Erin : Et ce processus n’a pas changé. Charles Clarke et Frederick Glackmeyer, respectivement greffier et sergent d'armes à l’époque de l'inauguration de l’édifice, ont tous les deux été sélectionnés quasiment de la même manière que les personnes qui assument ces fonctions actuellement.
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David: Le saviez-vous? Frederick Glackmeyer a également été le premier sergent d'armes depuis l’époque de la Confédération canadienne en 1867 et il a assumé cette fonction jusqu’en 1924, soit pendant 57 ans!
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Erin : C’est une double anecdote!
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David: Oh une nouvelle double anecdote! Nous en avons eu une autre il y a peu! Nous les enchaînons!
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Erin : C’est super! Le saviez-vous? Et c’est une double anecdote : Nous avons conservé l’épée que portait M. Glackmeyer pendant son mandat, et ce n’est peut-être pas celle que porte le sergent d’armes actuel, mais cette tradition a perduré jusqu’à aujourd’hui.
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David: Si seulement il y avait un moyen pour nous de montrer à M. Glackmeyer, ou même au greffier ou au président de 1893, à quoi ressemble le Parlement aujourd’hui. Je me demande comment ils réagiraient en constatant les changements apportés depuis, mais aussi en voyant les traditions qui ont été préservées et qui rendent notre parlement si unique.
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Erin : Je partage ton avis, David, j’aimerais tellement montrer à M. Mowat comment nous avons rempli toutes les pièces de l’édifice et comment nous aurions même besoin de plus de place.
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David: Cela serait intéressant de savoir ce qu’ils pensent du présent et de l’avenir de l’édifice.
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Erin : Je suis tout à fait d’accord, David. Si tu avais la possibilité de discuter avec une des personnes dont nous avons parlé aujourd’hui, laquelle choisirais-tu?
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David: Je pense que je choisirais Sir Oliver Mowat.
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Erin : Pourquoi lui?
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David: Eh bien, il a travaillé ici pendant très longtemps, d’abord comme député, puis comme premier ministre, et enfin comme lieutenant-gouverneur. Il était donc en fonction pendant de nombreux changements dans l’édifice et connaître son avis sur les évolutions futures m’intéresserait énormément. Le discours inaugural qu’il a tenu dans la Chambre en 1893 abordait justement les transformations dont il avait été témoin au cours du XIXe siècle et, en particulier, sur la façon dont le Parlement avait également changé.
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Erin : Tu as de très bons arguments.
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David: Et toi, Erin? Qui choisirais-tu?
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Erin : Eh bien j’allais dire M. Mowat aussi, mais j’ai changé d’avis. Je pense que je choisirais Frederick Glackmeyer car il était à l’Assemblée législative bien avant l’arrivée de M. Mowat. De plus, sa position ne requérant pas de prendre part aux débats, il aurait une plus grande expertise sur le fonctionnement de la Chambre. Et j’aimerais aussi lui poser des questions sur les éléments d’origine de la Chambre par rapport à ceux à aujourd’hui.
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David: Je n’avais pas envisagé les choses sous cet angle, mais il est vrai qu’il aurait sûrement des choses passionnantes à raconter.
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Erin : Quel voyage nous avons faits aujourd’hui, David.
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David: Je dirais même que nous avons vraiment fait les choses en grand pour cet épisode!
[00:12:46]
Erin : Ah, donc tu apprécies mes jeux! Je le savais! Et bien joué avec cette expression!
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David: J’ai pensé que c’était une bonne manière de terminer notre épisode avec un petit bout du passé.
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Erin : C’est une fin parfaite selon moi!
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David: Eh bien, pas encore tout à fait parfaite! Nous n’avons pas encore fait notre décompte des anecdotes!
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Erin : Tu as tout à fait raison, David! Je pense que nous avons atteint un total de sept avec les doubles anecdotes d’aujourd’hui!
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David: Merveilleux!
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Erin : Merci à tous et à toutes d’avoir écouté le balado « Parlons du parlement », où nous enseignons au public tout ce qui a trait au parlement. On doit y aller. Je crois entendre la sonnerie.
[00:13:17]
David: À bientôt!
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Erin: Le balado Parlons du parlement est une production de Protocole parlementaire et relations publiques pour l’Assemblée législative de l’Ontario. Les médias sociaux sont gérés par Protocole parlementaire et relations publiques pour l’Assemblée législative de l’Ontario. Les recherches additionnelles sont fournies par le Service de la recherche à la table pour l’Assemblée législative de l’Ontario. Merci de nous écouter. Si vous avez aimé l’épisode d’aujourd’hui, merci de nous encourager en partageant le balado et en vous y abonnant. Pour voir d’autres anecdotes sur le Parlement de l’Ontario, suivez-nous sur Twitter et Instagram : @parloneducation. Et en anglais : @onparleducation. Merci encore et à la prochaine.