Transcription
Le 5 octobre 2023
15 minutes (audio)
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Erin : Bienvenue au balado Parlons du parlement, où nous vous faisons découvrir le Parlement de l’Ontario.
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David : Je dois dire que j’avais vraiment hâte à l’épisode de ce mois-ci, Erin.
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Erin : J’ai l’impression qu’il pourrait être drôlement effrayant…
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David : On pourrait même dire fun-este…
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Erin : Haha! Mais je pense qu’on est mieux d’arrêter les jeux de mots, sinon, on va en avoir pour la journée!
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David : Ok, ok.
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Erin : Au cas où vous ne l’auriez pas deviné, nous allons explorer aujourd’hui certaines des histoires de fantômes populaires de l’édifice de l’Assemblée législative de l’Ontario, comme ce sera l’Halloween à la fin du mois.
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David : Exact Erin. Alors préparez-vous à plonger dans l’esprit de l’Halloween… ou du moins à en rencontrer les esprits.
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Erin : Haha! Mais d’où viennent toutes ces histoires de fantômes, vous demandez-vous? Eh bien, il y a quelques facteurs historiques dont il faudrait sans doute parler d’abord.
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David : Avant que l’édifice de l’Assemblée législative ait la forme qu’on lui connaît aujourd’hui, Queen’s Park servait à autre chose.
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Erin : Acquis en 1829 par le collège King’s (qui deviendra l’Université de Toronto), le site a finalement accueilli une résidence universitaire. Fait intéressant : le collège King’s a été le premier établissement d’enseignement supérieur de la colonie du Haut-Canada. Mais ce n’est qu’en 1850 qu’il a pris le nom d’Université de Toronto.
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David : Après avoir obtenu une partie du terrain dans les années 1850, le gouvernement de l’époque voulait y construire un nouvel édifice du Parlement, une résidence officielle pour le lieutenant-gouverneur et un jardin botanique.
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Erin : Malheureusement, ces projets sont tombés à l’eau lorsqu’Ottawa a été choisie comme capitale nationale; le site est demeuré inutilisé jusqu’en 1856, lorsque l’ancienne résidence du collège a été convertie en « asile d’aliénés universitaire ».
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David : Le bâtiment a ensuite été transformé en école secondaire pendant une courte période, avant de tomber en ruines et d’être définitivement fermé.
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Erin : La structure a fini par être démolie en 1886 pour faire place au nouveau bâtiment du Parlement, dont les plans ont été achevés la même année.
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David : Fait intéressant : une partie de la pierre calcaire du bâtiment original du collège King’s a été utilisée pour les fondations de l’édifice de l’Assemblée législative. On peut encore en voir près de l’entrée sud-ouest.
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Erin : En fait, ces pierres ont peut-être quelque chose à voir avec toutes les histoires de fantômes qui circulent dans le bâtiment aujourd’hui. Apparemment, comme le calcaire est tendre et poreux, c’est un matériau idéal pour retenir l’énergie, y compris les fantômes et les esprits.
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David : Ces pierres calcaires sont importantes, certes, mais la fonction du bâtiment d’où elles proviennent l’est peut-être encore plus pour notre épisode d’aujourd’hui.
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Erin : Comme je l’ai dit, la structure en calcaire a servi, à une période, à interner des patients dans ce que l’on appelait à l’époque un « asile ». Selon les archives, certains des patients, principalement des femmes, de l’établissement de la rue Queen, à Toronto, ont été déplacés là en raison de la surpopulation.
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David : Autre élément entrant en jeu dans l’épisode d’aujourd’hui : la visite d’un invité très intéressant il y a environ 10 ans.
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Erin : Je pense que tu devrais nous en dire plus à ce sujet, David, puisque tu étais sur place lors de cette visite.
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David : Oui, c’est logique. Il y a un peu plus d’une décennie, on m’a demandé de faire visiter l’édifice de l’Assemblée législative à un médium pour voir s’il pouvait corroborer les histoires de fantômes qui circulaient. Ce fut une sacrée expérience.
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Erin : J’imagine! Avant de poursuivre, je tiens à dire que je ne suis pas sûre de croire aux fantômes, mais je suis heureuse de raconter certaines des histoires que j’ai entendues depuis que je suis à l’Assemblée.
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David : Excellent point Erin. Nous n’essayons pas de convaincre quiconque dans un sens ou l’autre, nous sommes juste heureux de faire connaître certains des récits les plus fascinants des membres du personnel ou issus de la visite du médium.
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Erin : Passons à notre première rencontre avec un fantôme, la femme à la robe à carreaux. Un jour, un ancien employé attendait l’ascenseur au troisième étage du bâtiment. La silhouette opaque d’une femme est alors apparue subitement devant lui. Elle semblait porter un vêtement ancien, qu’il a décrit comme une robe du 19e siècle. Elle l’a fixé comme l’aurait fait un zombi, puis s’est approchée. L’employé, stupéfait, n’a pas été capable de bouger, même lorsque l’esprit a semblé le traverser, lui donnant le frisson.
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David : D’autres membres du personnel ont mentionné avoir vu une femme vêtue d’une robe à carreaux dans le même coin. Certaines personnes ont même dit l’avoir entendue gémir et sangloter.
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Erin : Beaucoup pensent que c’est l’une des anciennes patientes de l’asile qui veut faire sentir sa présence.
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David : Même si le médium n’a pas pu repérer la présence de la femme à la robe à carreaux lors de sa visite, un autre esprit féminin l’a troublé, c’est le moins qu’on puisse dire.
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Erin : Cet autre esprit, nous en entendons parler depuis des années. Elle a laissé sa trace dans le bâtiment, c’est certain.
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David : C’est le cas de le dire, Erin. Et le médium n’a pas non plus échappé à ses hostilités. Au fil des ans, nous avons entendu maintes histoires au sujet d’une femme portant une longue robe blanche habitant le grenier central au-dessus de la Chambre de l’Assemblée législative. J’ai pu emmener le médium dans le grenier, où il a été confronté à la « femme en blanc ». Dès que nous sommes entrés, il nous a dit ressentir la présence d’une femme décédée depuis longtemps. Il a subitement pointé du doigt une plateforme plus haut, entre deux fenêtres, et nous a dit qu’il pouvait la voir debout en train de proférer des insultes assez hautes en couleur à l’endroit des hommes du groupe. Il semblait penser que l’énergie de la femme était très forte, suffisamment pour qu’on la voie flotter devant les fenêtres. Avant que nous sortions, le médium a dit que l’énergie de l’esprit était tellement puissante qu’il pouvait même dire que la femme s’appelait Clarice.
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Erin : Clarice est maintenant très bien connue de certains membres de l’équipe de sécurité de l’immeuble. De nombreux agents ont affirmé avoir été confrontés à elle durant leurs rondes nocturnes. Mais un incident en particulier sort du lot. Une nuit, un agent faisait sa ronde, quand il a dû monter au grenier. L’escalier est raide à monter et à descendre. Cette nuit-là, il a dit avoir ressenti une présence agressive et malveillante pendant qu’il montait. Malgré son hésitation à regarder, il n’a rien vu dans le grenier et a commencé à redescendre. C’est à ce moment que l’incident s’est produit. Il a subitement été poussé et a perdu l’équilibre. Heureusement, il a pu reprendre pied avant de tomber, mais lorsqu’il s’est retourné, il n’y avait personne. Depuis, il refuse de se rendre seul dans cette partie du bâtiment, surtout la nuit.
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David : D’autres membres du personnel, des hommes pour la plupart, ont eu des rencontres impromptues similaires avec Clarice au fil des ans. Certains ont dit avoir vu la silhouette fantomatique d’une femme vêtue d’une robe blanche avant que l’atmosphère devienne suffocante et lugubre. D’autres ont dit penser qu’elle avait peut-être perdu son mari et continuait de le chercher. Cela pourrait expliquer pourquoi elle semble avoir des réactions aussi violentes à l’égard de certains de nos collègues masculins…
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Erin : Malgré ces esprits troublés, il y a eu d’autres histoires de fantômes moins malveillants dans le bâtiment.
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David : Tu sais Erin, ça me rappelle un des autres fantômes dont le médium a pu détecter la présence lors de sa visite.
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Erin : Duquel tu parles, David?
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David : Eh bien, l’un des moments forts de sa visite, pour moi, c’est lorsqu’il a pointé Charles.
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Erin : Ah oui! Comment j’ai pu oublier Charles!
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David : Revenons à nos moutons. Pendant sa visite, le médium a dit à un moment qu’il pouvait ressentir une présence masculine, et juste après, il a indiqué qu’un homme en costume noir avait passé la tête pour nous regarder. Il voulait suivre l’esprit pour voir s’il pouvait glaner autre chose, donc nous avons tous tourné le coin. Le médium a fortement réagi à cet esprit. Il a immédiatement dit que l’homme tenait un chapeau et qu’il percevait l’année 1936 et le nom Charles lorsqu’il regardait le spectre. Nous avons continué de suivre le médium dans le couloir jusqu’à une série de portes fermées à clé, où l’esprit a disparu. Il nous a demandé si nous savions ce qui se trouvait derrière les portes, de l’autre côté. Il s’est avéré que les portes menaient à la Chambre de l’Assemblée législative. Après que nous soyons entrés dans la Chambre, le médium a immédiatement pointé du doigt un bureau et a dit que le fantôme y était assis.
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Erin : À quel bureau était-ce, David?
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David : Le bureau du sergent d’armes. Après quelques recherches, j’ai pu reconstituer l’histoire; l’esprit que le médium a vu n’est nul autre que le capitaine Charles Rutherford, qui a été sergent d’armes en Ontario de 1934 à 1940.
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Erin : Nous avons déjà parlé de Charles Rutherford dans un épisode sur le jour du Souvenir. Cet homme a reçu la Croix de Victoria pour sa bravoure pendant la Première Guerre mondiale. Fait intéressant : Charles Rutherford a été le dernier combattant canadien survivant à recevoir la Croix de Victoria pour la Première Guerre mondiale.
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David : Ah, je ne le savais pas, Erin.
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Erin : Toujours heureuse d’agrémenter les épisodes d’un ou deux faits intéressants, David!
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David : J’ai été vraiment étonné que le médium ait pu percevoir l’énergie de « Charles » dès le début de la visite et que son esprit ait été une présence très forte ayant un lien important avec l’histoire de l’Assemblée législative. C’était plutôt époustouflant!
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Erin : Une histoire incroyable, c’est sûr! Et maintenant, nous avons un lien encore plus fort avec l’ancien poste du capitaine Rutherford… En fait, j’ai l’impression qu’il travaille encore!
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David : Combien sont payés les fantômes de nos jours?
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Erin : Hum… aucune idée! Il est arrivé à quelques reprises que des membres du personnel déterminent l’identité de l’esprit vu d’après des photographies ou portraits, notamment le fantôme très distingué dans les appartements du lieutenant-gouverneur. Une coordinatrice du bureau a levé les yeux un jour et vu un gentilhomme en costume sombre quitter la salle de bains avant de passer devant l’accueil pour se diriger vers la salle de musique, un espace servant essentiellement aux réceptions et aux événements mondains. Elle pensait que c’était quelqu’un de l’équipe de sécurité, car leur uniforme est similaire à ce que portait l’homme. Mais après avoir suivi la silhouette dans la salle, elle s’est aperçue qu’il n’y avait personne. Quelques instants plus tard, une autre employée a vu la même silhouette entrer à nouveau dans la salle de bains, mais a pu voir son visage. Elle a été particulièrement troublée de découvrir que l’endroit était vide, d’autant plus qu’elle a pu déterminer plus tard que cet esprit était celui de l’honorable Louis Breithaupt, le 18e lieutenant-gouverneur de l’Ontario, décédé en 1960 et enterré à Kitchener.
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David : En parlant de visiteurs fantômes de marque, le médium a pu repérer la présence d’un autre esprit reconnaissable durant sa visite.
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Erin : Raconte David.
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David : La visite tirait à sa fin et nous avions déjà parcouru la majeure partie du bâtiment. Nous retournions au premier étage lorsque nous sommes passés devant le bureau du président. Il s’est arrêté et a dit : « Là, c’est lui! » Lorsque je lui ai demandé de qui il parlait, il a pointé du doigt un portrait sur le mur et m’a dit qu’il voyait l’homme du tableau là où nous nous trouvions. C’était l’esprit du président Richard William Scott.
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Erin : Quoi? Il n’a pas été président que pendant deux semaines à peu près?
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David : Oui Erin. Il a été nommé le 7 décembre 1871 et a démissionné le 21 décembre de la même année.
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Erin : Fait intéressant : le président Scott a démissionné après s’être vu offrir le poste de commissaire des terres de la Couronne.
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David : Ce qui est curieux au sujet du fantôme du président Scott, c’est que le médium a dit avoir ressenti une forte présence et qu’il pouvait clairement voir l’esprit tenir un livre ouvert avant qu’il ne marque soigneusement une page, ferme le livre puis disparaisse. Mais ce qui est le plus étrange, c’est que le président Scott n’a jamais travaillé dans l’édifice de l’Assemblée législative de Queen’s Park. En fait, ce bâtiment n’était même pas encore construit lorsqu’il occupait la présidence… Alors pourquoi était-il là?
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Erin : Est-ce que le médium avait des théories?
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David : Eh bien, après avoir examiné quelques plans d’étage, nous avons découvert que le bureau actuel du président de l’Assemblée législative se trouve là où était autrefois le bureau du commissaire des terres de la Couronne. Donc nous pensons que M. Scott s’était tellement investi dans son travail qu’il s’y adonne encore aujourd’hui.
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Erin : Le médium a-t-il dit si le président Scott est un fantôme actif ou non? Je n’ai jamais entendu parler de lui autrement, mais je me demande si sa présence est si forte et liée à l’endroit que le médium a senti qu’il pouvait manifester son énergie autrement…
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David : Excellente question. Je me posais la même pendant la visite et j’ai demandé quelque chose de très similaire au médium. Il était assez convaincu que le président Scott pourrait révéler sa présence par le son (peut-être en chuchotant) et en expirant légèrement.
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Erin : Donc, avis aux personnes qui visiteront le bâtiment; vous pourriez rencontrer le président Scott!
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David : Oui. Et le médium a fait d’autres rencontres pendant sa visite. Mais nous racontons toutes ses histoires et celles d’autres membres du personnel dans les Visites fantômes que nous proposons chaque année en octobre à l’édifice de l’Assemblée législative.
[00:12:52]
Erin : Si vous en avez le courage, ou si vous avez simplement envie d’entendre d’autres histoires de fantômes, inscrivez-vous aux visites ce mois-ci avant Halloween!
[00:13:00]
David : Je n’arrive pas à croire que nous ayons terminé cet épisode sans nous faire mutuellement peur, Erin. Peut-être avons-nous convaincu certaines personnes, peut-être pas. Mais raconter ces histoires me donne toujours la chair de poule. Oh, j’ai failli oublier! Nous avons quand même réussi à intégrer quelques faits intéressants aujourd’hui! Combien d’après toi?
[00:13:15]
Erin : Merci de poser la question, David. D’après mes calculs, quatre.
[00:13:21]
David : Ce n’est pas notre meilleure performance, mais nous ferons mieux la prochaine fois!
[00:13:25]
Erin : Merci d’avoir écouté le balado Parlons du parlement, qui nous permet de faire connaître le Parlement. Nous devons vous laisser, je crois entendre les cloches.
[00:13:33]
David : Au revoir! Et joyeuse Halloween!
[00:13:44]
Erin : Le balado Parlons du parlement est une production de Protocole parlementaire et relations publiques pour l’Assemblée législative de l’Ontario. Les médias sociaux sont gérés par Protocole parlementaire et relations publiques pour l’Assemblée législative de l’Ontario. Les recherches additionnelles sont fournies par le Service de la recherche à la table pour l’Assemblée législative de l’Ontario. Merci de nous écouter. Si vous avez aimé l’épisode d’aujourd’hui, merci de nous encourager en partageant le balado et en vous y abonnant. Pour voir d’autres anecdotes sur le Parlement de l’Ontario, suivez-nous sur Twitter et Instagram : @parloneducation. Et en anglais : @onparleducation. Merci encore et à la prochaine.