Ép. 18 : Soulignons les grands actes de bravoure

 

Transcription

Mardi le 29 novembre 2022 12 minutes (l'audio)

 

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Erin : Bienvenue au balado « Parlons du parlement », où nous vous faisons découvrir le Parlement de l’Ontario. L’épisode d’aujourd’hui sera un peu différent. Chaque année, les Canadiennes et Canadiens célèbrent le jour du Souvenir, le 11 novembre, pour saluer les sacrifices des nombreuses personnes qui se sont battues pour défendre notre liberté et honorer toutes celles qui continuent de nous protéger. Cet épisode souligne cette importante journée et sa signification pour l’Assemblée législative de l’Ontario. En effet, à travers les années, plusieurs députés et employés de l’Assemblée ont servi dans les Forces armées.

 

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David : Le rôle de sergente ou sergent d’armes est l’un des plus solidement liés au service militaire passé. Historiquement, le rôle de cette personne a toujours été de protéger la présidente ou le président, de même que la masse, et remonte à des siècles en arrière, aux premiers jours du régime parlementaire dans l’Angleterre du Moyen Âge. Avec le temps, jusqu’à aujourd’hui, le rôle a évolué pour englober beaucoup plus que cela.

 

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Erin : La sergente ou le sergent d’armes est maintenant responsable de la gestion de l’édifice de l’Assemblée législative et de la sécurité globale de toutes les personnes qui pénètrent dans son enceinte.

 

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David : Ce mandat relève de toute une division de l’Assemblée législative, dont fait partie le Service de sécurité – qui dispose d’un effectif de sécurité complet hautement qualifié –, en plus de la Direction des locaux de l’enceinte parlementaire, qui s’occupe de la gestion et de l’entretien des projets. La personne engagée pour assumer cette responsabilité de nos jours doit avoir de l’expérience dans tous ces domaines.

 

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Erin : Par contre, dans les premières décennies du Parlement – je parle de la fin du 19e et du début du 20e siècle – le rôle de sergent d’armes était normalement assigné à quelqu’un qui avait de l’expérience dans le milieu militaire ou policier. Certains des anciens sergents d’armes ayant de l’expérience militaire ont même déjà combattu. L’emploi à l’Assemblée législative était souvent un titre honorifique pour service rendu.

 

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David : Bien que plusieurs personnes aient à la fois servi dans les forces armées et au Parlement, l’épisode d’aujourd’hui portera sur un petit groupe d’entre elles qui ont non seulement servi dans les forces armées et à l’Assemblée législative, mais qui ont reçu la plus haute décoration du système de titres honorifiques canadien et britannique : la Croix de Victoria.

 

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Erin : La Croix de Victoria est décernée aux membres des Forces armées « pour un acte de bravoure remarquable, pour un acte de vaillance ou d’abnégation audacieux ou extraordinaire, ou pour un dévouement extrême à son devoir en présence de l’ennemi ».

 

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David : La Croix de Victoria est la plus importante de tous les ordres, décorations et médailles du Commonwealth.

 

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Erin : Cette médaille a été créée par la reine Victoria en 1856 pour récompenser les actes de bravoure de la guerre de Crimée, et a été décernée 1 358 fois. Et seulement 15 fois depuis la Seconde Guerre mondiale. Depuis sa création, 99 Canadiens l’ont reçue.

 

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David : En 1993, le Canada a instauré sa propre Croix de Victoria.

 

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Erin : Ce qui est remarquable, c’est que quatre sergents d’armes de notre province ont reçu la médaille : Walter Leigh Rayfield, Charles Smith Rutherford, Henry Howey Robson et Benjamin Handley Geary. Chacun ayant combattu durant la Première Guerre mondiale et y ayant survécu, ils se sont vu décerner la Croix de Victoria pour acte de bravoure avant d’agir comme sergent d’armes au Parlement de l’Ontario.

 

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David : Commençons par nous intéresser à l’histoire de chacun de ces hommes et à ce qui leur a valu cet honneur des plus prestigieux; tout d’abord Walter Leigh Rayfield.

 

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Erin : Né à Richmond-on-Thames, en Angleterre, le 7 octobre 1881, Walter Leigh Rayfield émigre plus tard au Canada. Il s’installe à Vancouver, en Colombie-Britannique, où il travaille dans une agence immobilière. Quand la guerre éclate, Rayfield essaie par deux fois de joindre les rangs de l’armée, avant d’y être enfin admis dans un centre de recrutement de Los Angeles, en Californie.

 

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David : On le transfère bientôt dans un régiment canadien : il se joint au 7 th Infantry Battalion, 1st British Columbia Regiment.

 

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Erin : Rayfield s’est vu décerner la Croix de Victoria pour trois actes de bravoure qui marquent son passage dans la région d’Arras en France, en septembre 1918. Le premier voit Rayfield s’élancer avant son régiment pour attaquer une tranchée ennemie grouillante de soldats allemands. Durant l’escarmouche, il neutralise lui-même deux soldats en plus d’en capturer dix autres.

 

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David : Le second survient un peu plus tard lorsque Rayfield repère et attaque un tireur embusqué ennemi ayant déjà fait plusieurs victimes. Il s’élance, sous des tirs incessants, vers la section de la tranchée où se trouve celui-ci. Grâce à sa bravoure et à sa vivacité, trente soldats de plus se rendent avec le tireur.

 

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Erin : Comme troisième acte de bravoure, Rayfield abandonne sa couverture et s’expose aux tirs nourris des mitrailleuses pour prêter main-forte à un camarade grièvement blessé et le mettre en sécurité.

 

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David : En raison de ces actes, Walter Rayfield s’est vu attribuer non seulement la Croix de Victoria, mais aussi le titre de membre de l’Ordre de la Couronne de Belgique remis par le gouvernement de ce pays.

 

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Erin : Après la guerre, Rayfield retourne à Vancouver et accumule les emplois (y compris en agriculture) pour enfin déménager à Toronto. Là, il rejoint les Queen’s York Rangers et est nommé lieutenant. Il est aussi nommé sergent d’armes de l’Assemblée législative de l’Ontario en 1934-1935. Il occupe le poste jusqu’au jour où il est nommé sous-gouverneur de la Prison Don.

 

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David : Walter Leigh Rayfield meurt en 1949 à l’âge de 68 ans; ses médailles sont exposées au Musée canadien de la guerre d’Ottawa.

 

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Erin : Notre prochain vaillant héros est Charles Smith Rutherford. Né en 1892 près de la ville de Colborne en Ontario, Charles Rutherford s’enrôle dans le 5 th Regiment, Canadian Mounted Rifles en mars 1916.

 

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David : De nature courageuse, Rutherford s’était déjà mérité la Médaille militaire pour son héroïsme à Passchendaele en Belgique, en 1917, et la Croix militaire pour ses exploits à Arvillers en France en 1918.

 

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Erin : Un jour d’août 1918, alors qu’il sert en France, le lieutenant Rutherford constate qu’il se trouve loin devant ses hommes. Il remarque au même moment un groupe de soldats ennemis armés se tenant devant un emplacement de tir abrité. Il leur fait signe de s’approcher avec son révolver. En retour, ceux-ci l’invitent plutôt à venir à eux. Il fait le pari audacieux de bluffer en informant les soldats qu’ils sont encerclés et maintenant prisonniers et convainc toute la compagnie de 45 soldats, dont deux officiers et trois mitrailleurs, de se rendre.

 

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David : Il convainc ensuite les officiers captifs de dire à un peloton voisin d’arrêter de tirer sur son bataillon pour permettre à ses hommes de le rattraper. Dès leur arrivée, le reste des hommes de Rutherford lance l’assaut de l’autre bunker et capture 35 soldats de plus.

 

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Erin : Charles Rutherford reçoit la Croix de Victoria en novembre 1918 pour avoir su inspirer tous les rangs de façon exceptionnelle par son attaque victorieuse contre un ennemi en position de force. Il atteindra plus tard le rang de capitaine.

 

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David : Après la guerre, il est sergent d’armes de l’Ontario de 1934 à 1940. Charles Rutherford meurt à Ottawa le 11 juin 1989, à l’âge de 97 ans.

 

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Erin : Henry Howey Robson accumule lui aussi les médailles et les honneurs. Né à South Shields en Angleterre le 27 mai 1894, Henry Robson est fils de mineur. Il suit les traces de son père, mais s’enrôle à l’âge de 18 ans, quand la Première Guerre mondiale éclate.

 

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David : Robson est soldat dans le 2nd Battalion The Royal Scots (Lothian Regiment). Il reçoit la Croix de Victoria pour l’héroïsme dont il fait preuve près de Kemmel en Belgique, le 14 décembre 1914. Durant l’attaque d’une position allemande, Robson sort de sa tranchée sous des tirs constants pour secourir un sous-officier blessé.

 

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Erin : En revenant vers la tranchée, il tente de secourir un deuxième homme blessé. Mais ainsi exposé, il est touché par un tir ennemi. Robson n’abandonne pas et sauve le soldat avant d’être neutralisé par un deuxième tir.

 

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David : Après sa convalescence, Robson retourne au front, en France, en novembre 1916. Malheureusement, il est blessé le premier jour de la bataille de l’Ancre.

 

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Erin : Après la guerre, Robson accumule les petits emplois avant de décider de partir pour le Canada. Malheureusement, ne disposant pas d’assez d’argent pour le billet, il vend sa Croix de Victoria pour payer la traversée.

 

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David : À Toronto, il travaille comme chauffeur de tramway avant d’être nommé sergent d’armes en 1941. Il occupe ce poste pendant six ans. En 1946, Robson devient greffier à l’information de l’Assemblée législative, guidant les visiteurs dans l’édifice. Il prend sa retraite en 1954, puis s’éteint en 1964 à l’âge de 70 ans. La Croix de Victoria d’Henry Robson fait maintenant partie de la collection du Royal Scots Museum d’Édimbourg.

 

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Erin : Les derniers et non les moindres sont les actes de bravoure de Benjamin Handley Geary. Né à Londres en 1891, Benjamin Geary est embauché dans le 4th Battalion of the East Surrey Regiment le 15 août 1914.

 

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David : La Croix de Victoria lui a été remise pour la bravoure dont il a fait preuve sur la colline 60 durant les batailles d’Ypres. Le peloton de Geary vient d’essuyer des tirs nourris de soldats ennemis durant une attaque de nuit. Séparé du reste de son bataillon, Geary guide ses hommes, toujours sous les tirs ennemis, jusqu’à un cratère dans lequel d’autres survivants de son peloton sont confinés. Il repousse l’ennemi durant toute la nuit en s’exposant aux tirs pour protéger ses hommes à l’aide de sa carabine et de grenades.

 

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Erin : Le lendemain, à l’approche de l’aube, Benjamin Geary est atteint d’une balle à la tête, ce qui lui fera perdre la vue d’un œil. Il est évacué en Angleterre pour sa convalescence et, remarquablement, retourne au combat. Il est blessé une fois de plus en 1918, mais survit à la guerre.

 

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David : Geary devient membre du clergé après la guerre et agit comme aumônier dans l’Armée britannique avant d’immigrer au Canada à la fin des années 1920. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, il s’enrôle dans l’Armée canadienne en tant que major.

 

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Erin : Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Benjamin Geary retourne à Toronto où il est nommé sergent d’armes de l’Assemblée législative de l’Ontario. Il occupe le poste durant 30 ans. Geary meurt en 1976 à l’âge de 85 ans.

 

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David : Chacun des hommes dont nous avons parlé aujourd’hui a non seulement vaillamment servi son pays, mais ont aussi œuvré avec honneur à l’Assemblée législative.

 

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Erin : Le rôle de sergent d’armes est sans contredit un poste d’une grande importance au Parlement.

 

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David : Les remarquables histoires de ce petit groupe d’hommes et d’innombrables autres personnes – femmes et hommes – qui ont servi tout au long de l’histoire militaire de notre pays ne doivent pas tomber dans l’oubli. Bien que nous ayons seulement eu le temps d’aborder les actes de bravoure et l’héroïsme de ce petit groupe d’hommes qui ont combattu et aidé à nous protéger, il y en a certainement beaucoup plus qui méritent la reconnaissance, pas seulement aujourd’hui, mais tous les jours.

 

[00:10:35]

Erin : Merci d’avoir été des nôtres et d’avoir partagé nos réflexions durant cet épisode tout spécial du balado « Parlons du Parlement » en l’honneur du jour du Souvenir. Mais nous devons vous laisser, je crois entendre les cloches.

 

[00:10:47]

Erin: The ON Parliament podcast is produced by Parliamentary Protocol and Public Relations for the Legislative Assembly of Ontario. Social media by Parliamentary Protocol and Public Relations for the Legislative Assembly of Ontario. Additional research provided by the Table Research Office for the Legislative Assembly of Ontario. Thanks for listening. If you enjoyed today’s episode, please support the podcast by sharing it with others and subscribing. For more fun facts about Ontario’s parliament, follow us on Twitter and Instagram : @onparleducation. Et en français: @parloneducation . Thanks again and see you next time