Laura Secord par Mildred Peel
© La Collection d’oeuvres d’art du gouvernement de l’Ontario, Archives publiques de l’Ontario
Laura Secord (1775-1868)
Laura Secord vécut dans la ville de Queenston, sur la rivière Niagara, avec son mari, James, et leurs cinq enfants. Au cours de l’été 1813, cette région faisait partie du territoire occupé par les Américains, après que les États-Unis eurent réussi, au début de juin, à s’emparer du fort George dans la ville de Niagara-on-the-Lake, repoussant ainsi l’armée britannique plus loin vers le nord de la région de Niagara. À cette époque, les habitants de la région éprouvaient une peur continuelle, sachant que les forces d’occupation pourraient les menacer à tout moment.
Le 21 juin, un petit groupe de soldats américains se présenta à la maison Secord pour exiger de la nourriture. On les laissa entrer et, lorsque le repas leur fut servi, Laura demeura tout près d’eux pour écouter leur conversation. Elle apprit que les soldats planifiaient un raid contre le capitaine James Fitzgibbon et ses hommes à Beaver Dams. Elle comprit tout de suite qu’il fallait prévenir Fitzgibbon de l’attaque imminente. Puisque son mari avait été blessé quelques mois auparavant, dans la bataille de Queenston Heights, et ne pouvait se déplacer à pied sur de longues distances, elle se résolut à entreprendre le voyage elle-même. Elle se mit en route le 22 juin, avant l’aube, frayant son chemin à travers la forêt pour éviter tout contact avec des troupes américaines sur les voies et les sentiers. En cours de route, pendant son périple ardu dans la chaleur et l’humidité d’une journée de fin de juin, elle tomba sur un campement de guerriers autochtones. Terrifiée, elle expliqua de son mieux les motifs de sa présence dans la forêt. Son explication comprise, ils ramassèrent leurs armes et leurs possessions et partirent l’accompagner jusqu’à sa destination. Épuisée après avoir parcouru presque 32 km en une journée, Laura Secord arriva à la nuit tombante à Beaver Dams, où elle informa Fitzgibbon de l’attaque américaine imminente.
Bien que Fitzgibbon se préparât déjà à un assaut des Américains, la confirmation et l’avertissement lui permirent de prévenir d’autres régiments britanniques dans la région et de faire venir des renforts. Deux jours plus tard, le petit régiment de Fitzgibbon, soutenu par presque 400 guerriers autochtones, réussit à tenir les forces américaines à distance et, finalement, força celles-ci à capituler. Cette défaite démoralisa les Américains et prépara le terrain pour le retrait de leurs troupes du sol canadien vers la fin de l’année.